Après une première expérience auprès de grands groupes (LVMH, Richemont…), Guillaume Laidet a laissé libre cours à son esprit entrepreneurial en créant sa propre marque, William L. Un premier succès, associé à sa passion du vintage abordable, qui lui a donné des ailes pour relancer une vieille endormie comme Nivada Grenchen et aider à la résurrection de Vulcain.

Décideurs. Aux commandes de Nivada Grenchen, consultant pour Vulcain, comment gérez-vous votre temps ?

Guillaume Laidet. Certainement pas en présentiel ! La crise Covid a institutionnalisé le travail à distance. Avoir un vrai bureau, c’est du passé… Entre Zoom, WeChat pour l’Asie, Skype, Instagram ou WhatsApp, je travaille pratiquement à 100 % de chez moi. J’organise mon temps entre Nivada Grenchen et Vulcain en fonction des dossiers du moment. En fait, le souci c’est d’abord de savoir s’arrêter. Je suis en flux tendu en parlant avec l’Asie le matin, avec l’Europe dans la journée et avec les États-Unis en début de soirée.

HB

D’où vous vient cette passion des montres vintage ?

De l’ancienne Omega Constellation de mon père et d’un chronographe de famille dont j’ai hérité très jeune. Un modèle qui m’a donné l’idée de créer la marque William L. afin de rendre l’inabordable abordable en proposant des montres accessibles riches de l’ensemble des codes de la belle horlogerie.

Vous êtes considéré comme un expert de la vente de montres en ligne, quelle est votre recette ?

L’idée maîtresse est de prévendre en ligne grâce à la présentation de prototypes et à une communication percutante sur les réseaux sociaux. Cela offre de quoi ajuster le prix de vente sans sacrifier la marge, tout en évitant les avances de fonds et en ne produisant que ce qui est vendu afin d’éviter les stocks. C’est ainsi que Vulcain, en septembre dernier, a fait un chiffre d’affaires en pre-order d’un demi-million d’euros en une demi-journée.

Alors que Nivada Grenchen, en une année, est passé de zéro à 3 000 montres vendues on line. Quelle est votre vision de l’horlogerie de demain?

Il y aura toujours une demande de montres de luxe, statutaires, dotées d’un fort potentiel spéculatif, et transmissibles de génération en génération. Sinon, on observe également un besoin de montres connectées, notamment avec les smartwatchs, les montres santé. En revanche, pour les montres mode, très abordables, créées sous licence, c’est terminé.

Propos recueillis par Hervé Borne

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