Esprit d’équipe, respect d’autrui et prises de responsabilité, voici trois des valeurs qui guident les pas de Jean-Luc Vanhée, auditeur spécialisé dans les dispositifs médicaux au sein de l’organisme de certification SGS ICS.

Tranquille mais bavard, cet homme rationnel a mille projets. Dans sa vie professionnelle comme personnelle, Jean-Luc Vanhée se laisse porter au gré des rencontres et d’expériences fédératrices.

La force des valeurs

Jean-Luc Vanhée grandit dans le Nord de la France, près de la frontière belge. Dès ses 15 ans, ce "ch’ti, fier de l’être", profite de cette proximité géographique pour s’engager sur le plan associatif dans le pays voisin. L’aventure du patronage, "une sorte de scoutisme", le conduit à s’occuper d’enfants à peine plus jeunes que lui. De quoi s’initier au sens des responsabilités. Dans le même temps, il prend goût aux sports collectifs tels que le basket qui lui inculquent l’esprit d’équipe, "la nature ne m’a pas gâté physiquement pour ce sport, alors je suis devenu arbitre", dit-il en souriant. Un rôle semblable à ses missions d’auditeur à ses yeux : "Dans les deux cas, l’objectif n’est pas de sanctionner mais d’assurer le bon respect des règles établies". En matière de certification comme ailleurs, "l’autorité doit s’appuyer sur la loi et non l’arbitraire", souligne-t-il. Un credo issu tout droit de l’association de la Junior Chamber International (JCI) dont il fut trésorier puis président. Plusieurs années durant, le sport reste l’un de ses fidèles alliés, comme au sein de son école d’ingénieurs spécialisée en aéronautique à Poitiers : "Au-delà des bienfaits physiques, le sport était une matière comme les autres qui permettait de souder chacun d’entre nous". Une solidarité qui résonne également au sein de SGS ICS, où "comme dans n’importe quel sport, on ne marque pas de but tout seul".

En matière de certification comme ailleurs, "l’autorité doit s’appuyer sur la loi et non l’arbitraire"

Juge mais pas partie

Si Jean-Luc Vanhée entame sa carrière d’ingénieur dans le domaine des batteries et des constellations de satellites, il passe 17 ans de sa vie en tant que responsable R&D et des affaires réglementaires dans une PME spécialisée dans les innovations néonatales. Un tournant vers le monde de la santé qu’il compte bien conserver. Après quelques années chez un concurrent de SGS ICS, il intègre l’organisme de certification au sein de la division dédiée aux dispositifs médicaux (DM). "Mon rôle consiste à assurer que les entreprises respectent les normes et les réglementations établies au bénéfice final du patient", explique-t-il.

Sans se départir d’un regard pragmatique sur le marché, Jean-Luc Vanhée indique que "la nouvelle réglementation relative aux DM a créé un goulot d’étranglement en matière de certification". Mais pour lui, pas question de bâcler le travail pour auditer davantage d’entreprises : "Certaines sociétés voient le marquage CE comme un levier". Attentif, le nez sur les technologies et dans les textes législatifs, Jean-Luc Vanhée garantit que tous les audits de certification "soient adaptés au contexte de l’entreprise". Une ligne directrice qui ne l’empêche pas de voir l’humain derrière les normes, "certains dirigeants risquent la survie de leur entreprise sans certification, mais le bien du patient reste primordial".

Un travail de solitaire dans l’esprit du collectif

"Être auditeur est un travail de solitaire dans l’esprit du collectif", résume Jean-Luc Vanhée. Chez SGS ICS plus qu’ailleurs, "la diversité des parcours, des nationalités et l’absence de cloisonnement favorise les échanges et la complémentarité". Mais ne lui parlez pas de "mentorat", pour les clients comme pour les collègues, son approche repose davantage sur de la "transmission ou de la vulgarisation". Vêtu d’une chemise blanche brodée du logo SGS, Jean-Luc Vanhée affirme qu’il est important de "montrer son sentiment d’appartenance quand on est bien où l’on est". Un procédé "à l’américaine" dans lequel il a embarqué son épouse, autrice du flocage. À Paris, Biscarosse, en Italie ou en Grèce, l’auditeur parcourt la France et l’Europe au gré de ses missions. Un train de vie qui aurait été "inimaginable à l’époque" pour ce père de quatre enfants.

"Être auditeur est un travail de solitaire dans l’esprit du collectif"

Émulation continue

Au quotidien, Jean-Luc Vanhée se prête au jeu, qu’il participe à une conférence TEDxSaclay, lancée par l’université Paris-Saclay, ou remplisse le rôle d’orateur lors du week-end d’intégration des élèves de son ancienne école d’ingénieurs.

Avec l’essor des nouvelles technologies et le tumulte des réglementations, Jean-Luc Vanhée voit en l’IA un nouveau défi. "Au vu du nombre croissant d’innovations qui reposent sur cette technologie, il me paraît indispensable de monter en compétences en la matière", analyse-t-il. Déjà, il a repéré le lancement d’un diplôme universitaire et divers outils à explorer. Assez de pistes pour qu’il formule ses souhaits au pôle dédié au sein de SGS dont il obtient un retour éclair. "Il faut dire que cela impliquerait de reprendre des études, mais après tout, je l’ai déjà fait, 12 ans après le début de ma carrière en passant un MBA en formation continue à l’IAE de Poitiers". Si l’IA lui fait de l’œil, il garde un intérêt pour les solutions d’aide à la prescription qu’il voit défiler. Autant d’innovations qui attisent sa curiosité, davantage dans un esprit d’engagement civique commun que pour grimper les échelons. Car, comme il l’a si bien assimilé de la Junior Chamber International, "servir l’Humanité constitue l’œuvre d’une vie".

Léa Pierre-Joseph

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