Créée en 2007 par le groupe Casino, GreenYellow est un des leaders européens des services de transition énergétique à destination des entreprises. Otmane Hajji, président de la société, et Benoït Gaillochet, coresponsable infrastructure Europe d’Ardian, retracent les raisons du succès emblématique d’un groupe acquis en 2022 par le fonds. 

Décideurs. Pourquoi avoir choisi Ardian pour investir dans GreenYellow ? Et réciproquement ?

Otmane Hajji. Avant l’arrivée d’Ardian, nous avions un besoin évident de capital et de l’expertise d’un acteur historique de l’investissement dans les infrastructures, notamment en matière de déploiement stratégique et de vision de marché. Ardian, pionnier dans l’investissement de plateformes de décarbonation décentralisée, est apparu comme le partenaire idoine. Il nous épaule dans notre expansion européenne, notamment en Espagne, au Portugal et en Pologne, et dans le développement d’innovations, telles que le stockage d’énergie, un relais de croissance important pour nous.

Benoît Gaillochet. Nous avions d’ores et déjà acquis une expertise dans les projets de développement d’énergies renouvelables, nous savions que ces derniers prennent du temps et qu’ils ne seront pas suffisants pour atteindre les objectifs de décarbonation fixés par l’Union européenne. C’est pourquoi le coeur de métier de GreenYellow nous a paru très intéressant avec des perspectives de croissance rapide. La vision des fondateurs en matière d’autoconsommation nous a séduits, comme son implication sur l’efficacité énergétique et l’énergie solaire décentralisée ainsi que leur volonté de passer d’un modèle de pur développeur à celui de plateforme. Aujourd’hui, celle-ci génère des revenus en lien avec notre stratégie d’investissement.

Quels ont été les leviers de développement de GreenYellow ?

O. H. L’entrée d’Ardian a coïncidé avec une période de maturité pour GreenYellow, nous permettant d’impulser un nouveau cycle de développement grâce à trois axes principaux. Tout d’abord, elle a renforcé la gouvernance de la structure au sein du conseil d’administration avec la nomination d’un managing director et d’un operating partner pour nous apporter leurs expertises. Ensuite, nous avons bénéficié des financements et de la connaissance des marchés d’Ardian pour accélérer notre développement par croissance externe. Le M&A est devenu un catalyseur de notre rayonnement en Europe, avec des présences en Espagne, au Portugal, en Pologne et bientôt en Italie. Nous bénéficions de points d’entrée directs dans l’écosystème des pays et d’une plus grande crédibilité.

B. G. Notre objectif était de faire de GreenYellow une société autonome. Nous avons d’abord travaillé à bien séparer les activités de l’entreprise de celles de Casino. Par la suite, nous avons racheté les parts de Reservoir Sun qui détenait une importante partie des activités solaires de GreenYellow en France. Cela a permis d’augmenter l’efficience des outils de la société en devenant un acteur global, capable de gérer un ensemble de projets diffus indépendamment et de créer des barrières à l’entrée importantes.

Quelles sont les ambitions de GreenYellow ?

O. H. Nous nous positionnons en tant que leader de la transition énergétique décentralisée et de l’autoconsommation solaire B2B sur les territoires où nous opérons, notamment en Amérique latine (Brésil, Colombie), en Asie (Thaïlande, Vietnam), et bien sûr en Europe. Nous ne sommes pas un opérateur mono métier, nous travaillons main dans la main avec nos clients, tous secteurs confondus, sur des projets variés et de longue durée, allant de quinze à vingt-cinq ans. Aujourd’hui, GreenYellow développe de nouveaux outils, notamment en matière de stockage d’énergie, ce qui nous permettra d’épouser une trajectoire de croissance dans les cinq ans à venir et devenir un leader mondial de l’effi cacité énergétique. En outre, en mai 2024, nous avons mis en place un système d’actionnariat salarié, ce qui n’aurait pas été possible en tant que filiale d’un groupe industriel. Preuve de l’alignement de nos intérêts avec ceux d’Ardian.

 

🔎 Ã€ la loupe : 

Entrée du fonds : octobre 2022
Chiffre d’affaires : 220 M€ en 2022, 300 M€ en 2023
Implantations : Europe, Amérique latine et Asie
Effectif : 900 personnes

 

Propos recueillis par Tom Laufenburger