Première cause de décès prématuré en France et deuxième au niveau mondial, le cancer constitue un ensemble de pathologies aux formes et conséquences diverses. Désormais, intelligence artificielle et technologie accompagnent leur prévention et leur traitement. Lumière sur les avancées en la matière.
Depuis une trentaine d’années, les cas de cancers ne cessent de croître en France. Reconnues comme multiples, les causes de la maladie tiennent à la combinaison de facteurs internes et externes. Au nombre desquels, le vieillissement de la population, le patrimoine génétique mais également nos modes de vies affectés, entre autres, par le tabagisme et les produits transformés. Autant de cancers mis en lumière par des méthodes innovantes de diagnostic et des thérapies prometteuses.
Des outils de diagnostic de plus en plus performants
En règle générale, le diagnostic d’un cancer dépend d’un ensemble d’examens cliniques, biologiques et d’imagerie médicale. Outre l’évaluation du stade de la maladie, ils permettent de déterminer les traitements adéquats pour chaque patient. En complément de ces méthodes, certaines sociétés développent des technologies qui se veulent révolutionnaires. Dernièrement, Owkin, la licorne française spécialisée dans les dispositifs d’analyse par l’intelligence artificielle (IA) en médecine, a obtenu deux autorisations européennes de mise sur le marché pour des outils de diagnostic. Ces deux solutions serviront à améliorer le diagnostic des cancers du sein et colorectal. Tandis que RlapsRisk BC est chargé de prédire le risque de rechute des patientes atteintes d'un cancer du sein précoce, MSIntuit CRC, capable de détecter un biomarqueur essentiel à la prise en charge des patients, contribuera à réduire le nombre de tests dédiés à détecter l'instabilité de ce que l’on appelle les microsatellites (MSI), des séquences anormalement variables de l’ADN des tissus tumoraux. Une nouvelle qui a de quoi réjouir. En plus de figurer dans la liste des cancers les plus fréquents, les cancers du sein, du poumon, colorectal et de la prostate sont les plus coûteux pour la Sécurité sociale, et représentent près de 47% des dépenses consacrées aux cancers.
Cyberknife, un traitement de pointe par radiothérapie, administre des radiations vers une tumeur avec une précision millimétrique
La progression des traitements innovants
En parallèle, les méthodes de soins continuent d’évoluer. Le système de radiochirurgie robotisée, Cyberknife, un traitement de pointe par radiothérapie, administre des radiations vers une tumeur avec une précision millimétrique. Monté sur un bras robotique, l’outil facilite le traitement de tumeurs, y compris mobiles, dans l’ensemble du corps. Avec près de 60% des malades soignés par radiothérapie, ce procédé se positionne comme une technique novatrice. Plus récemment, un essai clinique publié dans la revue scientifique britannique Journal for ImmunoTherapy of Cancer a démontré l’efficacité de la combinaison de l’immunothérapie avec un médicament expérimental pour des patients dont les traitements classiques n’étaient pas concluants.
L’impact de la crise du Covid
Si les outils de diagnostic et les traitements innovants contre le cancer se font toujours plus nombreux, la lutte contre le cancer a connu un ralentissement ces deux dernières années. En cause, la crise du Covid, qui a contribué à la réduction des dépistages. Pour cela, l’Assurance-maladie s’appuie sur le constat établi par Data pathologies, son site d’open data. Son dernier rapport indique notamment une baisse des cas avérés, de 70 007 en 2019 à 23 737 en 2020. Un bilan qui n’induit pourtant pas nécessairement une baisse des dépenses en matière de traitements, qui restent élevés, voire croissants pour certaines d’entre eux. Pour autant, ils permettent d’envisager des stratégies thérapeutiques innovantes et l’espoir prometteur de prévenir et guérir certains cancers.
Léa Pierre-Joseph