Le ministre de l’Économie, Antoine Armand, s’est rendu à Calais pour finaliser la nationalisation d’ASN, un des acteurs historiques des infractures sous-marines. Racheté cet été par l’État français à Nokia, le producteur de câbles sous-marins est un actif identifié comme stratégique.

Alors que le budget de l’État n’est pas encore voté, l’Agence des participations de l’État, l’APE, vient de finaliser le rachat de 80 % des part d’ASN, Nokia restant au capital d’ASN à hauteur des 20% restant. Une acquisition qui n’est pas inclue dans la loi de finances 2025.

Annoncée en juin 2024, la vente par Nokia, d’Alcatel Submarine Networks (ASN), qui produit des câbles de télécommunications sous-marins, avait déjà fait couler beaucoup d’encre. La société créée en 1958, était passée sous pavillon finlandais à l’occasion de la fusion des groupes Nokia et Alcatel Lucent en 2015.

99% du trafic transcontinental de données

Si l’État français s’est précipité pour se positionner sur le rachat d’ASN, c’est parce que la société produit un actif stratégique, des câbles sous-marins par lesquels transitent 99 % du trafic des données Internet du continent européen. Avec 4 sites de production en Europe, dont 2 en France, un en Norvège et un autre au Royaume-Uni, ASN, est un des leaders du marché et réalise un chiffre d’affaires de plus d’un milliard d’euros. Un environnement dans lequel des acteurs privés, notamment américains, ont fait une entrée tonitruante ces dernières années. Meta, Google et Amazon, entre autres, ont massivement investi dans les infrastructures nécessaires à la transmission des données qu’ils exploitent.

Protection de la souveraineté numérique

Dans ce contexte, ASN est le seul fabricant européen de câbles sous-marins en fibre optique, une production à protéger car elle est identifiée comme "essentielle pour notre souveraineté numérique" a expliqué le ministre de l’Économie. L’État, par l’intermédiaire de l’Agence nationale des participations de l’État aurait acheté 80 % du capital d’ASN pour 100 millions d’euros, et une valorisation d’entreprises de 350 millions d’euros. Le ministre de l’économique à fait savoir que "l’entreprise est en pleine croissance et rentable économiquement".

 

Céline Toni