À l’heure où la décarbonation dans le secteur de l’aviation devient une problématique de plus en plus centrale, Airbus a effectué son premier vol d’avion à hydrogène.
Ceux qui imaginaient un long courrier en seront pour leurs frais. Le prototype d’avion sans kérosène d’Airbus est un planeur. Blue Condor, c’est son petit nom, a effectué ses trois premiers vols dans le ciel du Nevada. Conçu par les ingénieurs d’Airbus Next, la branche R&D consacrée aux technologies de rupture du géant européen, l’engin a pour but d’étudier le comportement des traînées de condensation des moteurs à hydrogène. Si la combustion de l’hydrogène produit essentiellement de la vapeur d’eau, elle relâche également des oxydes d’azote. Irritants pour les systèmes respiratoires, ces derniers ont aussi un impact négatif sur l’environnement. Bien connu au sol, ce phénomène est en revanche très peu étudié à haute altitude.
C’est donc pour cela qu’Airbus a lancé une campagne de tests utilisant un planeur à réaction modifié. Après les succès de ces premiers vols, il sera utilisé pour une série de vols en 2024. Il volera à 30 000 pieds, soit juste en dessous de l’altitude de croisière de la plupart des avions de ligne. Accompagné d’un second planeur, doté quant à lui d’un moteur à réaction classique, il sera suivi d’un troisième appareil chargé de mesurer et comparer les émissions des deux aéronefs.
Un avion à hydrogène commercial pour 2035
S’ils ne sont pas les plus impressionnants qui soient, ces vols représentent la première grande étape de l’initiative ZEROe d’Airbus dont l’objectif ambitieux est le lancement commercial d’un avion 100 % hydrogène en 2035. Prochaine grande étape pour l’avionneur européen : le test à l’horizon 2026 d’un A380 modifié qui utiliserait une pile à combustible à hydrogène pour faire fonctionner des moteurs électriques.
Le secteur de l’aviation représente actuellement 2,5% des émissions de CO2, mais ce volume explose depuis les années 2010.
François Arias