Arriver dans une entreprise sans aucune phase intégration, est-ce devenu la norme ? La dernière étude du cabinet de recrutement de Robert Walters met en lumière ce phénomène, dont témoigne la moitié des cadres interrogés.
Pour 49% des cadres, l'onboarding est un naufrage
Avec un marché du recrutement décrit comme "volatile", les recruteurs peinent à embaucher des profils fidèles. Il est donc aujourd’hui plus que nécessaire, pour attirer et retenir les talents, que les entreprises prêtent une attention soutenue à l’onboarding des collaborateurs. Pourtant, d’après la dernière étude du cabinet Robert Walters, près d’un cadre sur deux se dit déçu de la période d’intégration prévue par sa nouvelle entreprise.
Quatre salariés sur dix déclarent ne pas avoir déjeuné avec leur équipe le premier jour
Des collaborateurs délaissés
Environ un cadre sur deux (49 %) estime l’intégration dans leur entreprise décevante, voire inexistante. Dans un contexte de tension du marché de l’emploi, les entreprises ont tout intérêt à revoir le processus d’onboarding qu’elles mettent en place. En théorie, pour veiller à la bonne intégration de leurs salariés, les recruteurs doivent se concentrer sur la fluidité administrative, logistique et relationnelle. Or les faits diffèrent : à leur arrivée, 49 % des nouveaux collaborateurs affirment que leur poste de travail n’était pas totalement installé, et quatre salariés sur dix déclarent ne pas avoir déjeuné avec leur nouvelle équipe pour leur première journée.
Déçus, 41 % des cadres ont ainsi déjà rompu une période d’essai, et 61 % ont mis fin à un contrat dans les 18 mois consécutifs à leur arrivée. Des chiffres attestant d’une désillusion partagée par la majorité des cadres en France. Leurs attentes avant d’arriver peuvent éclairer les DRH : 64 % d’entre eux espéraient recevoir un programme de formation et d’intégration lors des premières semaines, 54 % souhaitaient participer à un événement d’intégration après leur prise de poste et 52 % s’attendaient à être mis en relation avec une personne référente ou un tuteur. Visiblement, même l’étape de la rencontre avec une personne référente est ratée… Une intégration optimale permet de prendre soin des nouveaux salariés, mais elle garantit aussi à l’entreprise de faire des économies considérables. Plus encore, elle permet aux structures de soigner leur réputation : 12 % des cadres déclarent qu’ils ne se présenteraient pas à leur prise de poste, en l’absence totale de communication dans les jours précédant leur arrivée. Les entreprises sont d’ailleurs 61 % à affirmer qu’il est déjà arrivé qu’un candidat ne se présente pas le jour J. Une perte pour tout le monde.
Lisa Combe