Transparency International a réélu son président. Patrick Lefas reste aux manettes de l’association. Il avait pris la succession de Marc-André Feffer en 2020.

Il repart pour quatre ans. Patrick Lefas a été élu une nouvelle fois président de Transparency International lors de l’assemblée générale et du conseil d’administration de juin dernier.

Né en 1950, Patrick Lefas a fait ses études à Sciences Po Paris et à l’ENA (promotion Guernica). Directeur de cabinet du ministre délégué à la Coopération et au Développement, chef de service au ministère des Affaires étrangères, conseiller maître à la Cour des comptes, membre de la commission de surveillance de la Caisse des Dépôts… Patrick Lefas a voué une longue carrière à l’intérêt général. Il a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. “J’ai toujours veillé à l’efficacité et à l’amélioration des mécanismes de probité ainsi qu’à la lutte contre la fraude fiscale, à la juste utilisation de l’argent public”, avait-il déclaré à sa réélection en 2020.

À l’occasion de la publication de l’indice de perception de la corruption de Transparency International France à la fin 2023, il avait pointé le fait que si la France occupait la vingtième place sur 180 pays, elle n’était pas en tête “alors qu’elle devrait l’être”. À cette période, il fustige les prétendus faits de détournement de fonds publics au Parlement européen par le Front national – l’affaire sera jugée en septembre prochain. Sur la question du narcotrafic, il avait interpellé l’opinion sur l’importance de lutter contre la corruption et le blanchiment, les fléaux parallèles du commerce de la drogue. Lorsqu’Elisabeth Borne était arrivée au pouvoir, il avait publié une tribune l’appelant à mettre en place des mesures de déontologie et de transparence essentielles pour garantir la probité de l’exécutif. À l’issue de l’affaire qui avait traîné Éric Dupond Moretti devant la Cour Justice de la République (CJR), Patrick Lefas avait mis l’accent sur le débat sur la suppression de cette cour : "Il s'agit de s'intéresser au fait qu'il y a d'un côté la responsabilité politique, et qu'il y a d'autre part une responsabilité délictuelle et pénale. Et il n'y a pas de raison qu'il y ait, dans la République, une justice d'exception." Selon lui, "l'exemplarité est un élément essentiel du traitement du conflit d'intérêts, car là où il y a un conflit d'intérêts, il y a un risque de remise en cause de l'impartialité de la décision publique."

Lors de la Journée de la lutte contre la corruption en décembre 2023, il rappelait que la corruption est partout, dans les hauts lieux de pouvoir politiques ou financiers comme dans le quotidien des Français, lorsqu’on monnaie le rétablissement de ses points de permis de conduire, la position d’un dossier d’attribution d’un logement social, la demande d’une place en crèche, ou encore la délivrance d’un extrait d’acte de naissance…

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