Répondant à des besoins toujours plus nombreux et variés, au cœur des discussions entre juristes, le sujet legaltech, devenu incontournable avec plusieurs salons et événements dédiés, ne cesse de prendre de l’ampleur. Pour quel résultat au final si on passe cela aux rayons x de la "love machine" ?

 Après plus de deux années d’activité, où nous avons alterné missions, prises de parole lors d’événements, confidences sur le terrain auprès des acteurs du sujet, nous pouvons classifier les relations entre juristes et legaltechs en trois catégories, chacune marquée par plus ou moins de succès et/ou d’engagement.
Entre passion et indifférence, interrogations et convictions, appétence et blocages, le sujet alimente les débats. Les succès, les échecs ont tous leur histoire au départ.

Juristes et legaltechs : le crush ou comment ne jamais déclarer sa flamme

Malgré le boost post-crise sanitaire et la quasi-systématisation de la signature électronique, bon nombre de juristes hésitent encore fortement à franchir le pas.
On ne se sent pas assez concernés, matures, technophiles. On pense ne pas avoir le budget et être capables de trouver/calculer ce satané ROI. Et comble du comble, on n’a pas le temps de s’en occuper avec tous ces dossiers, ces tâches à faible valeur ajoutée et ces demandes entrantes qui polluent notre quotidien et stressent nos équipes…
Mais si ces derniers éléments étaient en fait l’opportunité d’oser et de solliciter un investissement auprès de nos dirigeants (CEO, CFO ou autres) ?
Comme nous le constatons sur le terrain, nombreux sont les juristes qui ont pris cela à bras-le-corps. De façon assez simple et pragmatique : en posant les bases de ce qu’ils ne veulent plus supporter au quotidien, en consignant différents indicateurs d’activité, comme ceux que nous venons d’évoquer, ils ont matérialisé leurs difficultés et donc leurs besoins. En osant quantifier et exprimer différemment ces difficultés, ils cassent le cercle vicieux qui les empêchait d’aller de l’avant. Suffisant pour déclarer sa flamme ?

 

"XLO s’adresse aux juristes qui ont besoin de structurer, de réorganiser, de transformer leur fonction juridique afin d’en prouver la véritable valeur ajoutée"

 

Juristes et legaltechs : le mariage de raison ou comment parfois s’enfermer dans une mauvaise relation

Pour d’autres, la déclaration s’est faite très vite : on s’est tapé dans la main, l’implémentation a été faite il y a plusieurs mois ou années auprès d’un ou plusieurs éditeur(s).
Cependant, au fil du temps, chacun s’interroge une fois la lune de miel passée. Les fonctionnalités promises ne semblent pas tenir leurs promesses côté juristes, les techs sont noyées de sollicitations spécifiques, pour répondre aux demandes des juristes (qui visent surtout à couvrir l’ensemble de leurs cas particuliers pouvant exister. Et il y en a quelques-uns en la matière…).
La machine semble se gripper au fil de l’eau et là encore, comble du comble, les équipes juridiques n’utilisent plus l’outil et s’en désintéressent. Retour à la case départ et aux tableaux Excel…
Pire, les autres fonctions cousines (qu’on imaginait connecter, aider grâce à notre solution transverse) nous abandonnent et investissent dans leurs propres outils.
Aurait-on loupé quelque chose au démarrage de la relation, à la fois chez les juristes et dans les techs ?


Juristes et legaltechs. La love story :  quand toutes les planètes s’alignent !

Les plus belles réussites de la place sont celles qui se sont bâties sur des fondations solides et transparentes dès le départ.
Pour cela, après avoir passé le cap du crush, les juristes concernés n’ont pas tout de suite déclaré leur flamme aux éditeurs. Ils ont travaillé en amont en mode projet, en réalisant un véritable chantier d’introspection sur leurs activités. Forts de constats enrichissants, ils se sont associés avec les bonnes personnes au sein de leurs organisations : IT, spécialistes du digital, de la data, mais aussi et surtout avec de futurs utilisateurs intéressés à court ou moyen terme par la solution visée (financiers, opérationnels). De futurs sponsors en fait ! Qui nous apportent des pistes et des idées concrètes pour réaliser des synergies pratiques et financières. "Ah, tiens, on vient de trouver un bout de ROI ensemble !"
L’histoire s’est ensuite poursuivie au moment où les juristes ont sollicité des démos auprès des techs, avec des idées bien précises de ce qu’ils voulaient. Finie la lettre au Père Noël, place au plan d’action, fruit d’une roadmap élaborée aux petits oignons !
Et ça, nous pouvons vous le confirmer, les legaltechs adorent cela, car elles peuvent se concentrer sur leur produit et la véritable valeur ajoutée de celui-ci.
Demander à une tech de traiter 20 % de cas particuliers qui ne serviront quasi jamais est effectivement un piège commun qu’il faut éviter dès le début.

 

"Chez XLO, nous croyons très fort aux coups de foudre, mais aussi aux histoires qui durent et qui s’enrichissent mutuellement"

 

Mieux vaut se dire les choses dès le départ, et avoir conscience de ses véritables besoins, et des points forts de ses fonctionnalités. 
Chez XLO, nous croyons très fort à ce genre d’histoires réussies. Afin d’y arriver à coup sûr, il est vraiment important de visualiser ce gap qui peut exister entre les attentes, les besoins, les propositions de valeurs, les contraintes et les difficultés des deux parties. 
Ce fossé se resserre petit à petit depuis plusieurs mois, notamment grâce à l’intervention de legal ops (internes ou externes) et de customer success managers qui viennent créer ce rapprochement en mettant à plat tous les paramètres d’un tel projet.
Des sortes de "témoins de mariage", habilités à faciliter, sceller ce rapprochement le jour j en fait ?
Une chose est sûre : il n’y a rien d’incontournable ou d’irréversible dans ce que nous venons de décrire.
Toutes les histoires peuvent évoluer, mais mieux vaut partir dans la bonne direction !
Un projet legaltech est une course de fond (avec toute la préparation qui va avec), et non un sprint avec un coup de tête.

 

SUR L'AUTEUR
Christophe Dhiver est le fondateur du cabinet XLO Legal Operations Consulting. Aujourd’hui consultant, il a été précédemment juriste dans différents univers (Intermarché, Kinepolis), puis directeur des affaires juridiques du groupe Kiloutou, où il a structuré pendant vingt ans la fonction juridique, au fil du développement d’une PME devenue ETI internationale.

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