Depuis 1992, Fixage et son équipe d’actuaires accompagnent les acteurs de l’assurance. Le cabinet couvre tous les domaines de l’actuariat-conseil, de la gestion des risques à celle de la performance. Un travail d’équilibriste entre progrès scientifiques et anticipation des évolutions prudentielles, comptables et fiscales.

 DÉCIDEURS. IFRS 17, réforme de Solvabilité 2, Dora... Les nouvelles normes comptables et prudentielles sont l’une des priorités de l’ACPR et de l’Eiopa. Quelles sont les conséquences de ces nouvelles normes dans le secteur de l’assurance ?

Michel Piermay. Nous accompagnons nos clients assureurs dans le développement de leurs projets de développement de ces nouvelles normes et dans leur mise en œuvre.  Elle implique un nouvel effort de modélisation pour les métiers de l’actuariat-conseil.

La directive Solvabilité 2 fait, quant à elle, l’objet de nombreux échanges entre régulateurs et assureurs depuis trois ans. Ces derniers améliorent le coût en capitaux propres des actions pour les contrats de long terme et augmentent la contracyclicité des fonds propres réglementaires. Les chocs de taux effectifs restent très éloignés des principes voulus par la directive. Le risque de taux des emprunts d’état semble devoir rester sous-estimé.

"Nous sommes passés dans la logique américaine de l’exclusion, distinguant sans nuance le « bon » et le « mauvais »"

Quelles difficultés posent l’entrée en vigueur de la CSRD chez vos clients assureurs ? 

M. P. Chez Fixage, nous travaillons sur les investissements socialement responsables (ISR) depuis plus de vingt-cinq ans pour le compte des assureurs. À cette époque, nous avions en France des agences de notation et des grilles de critères pour définir le best in class d’un domaine. Par exemple, l’empreinte carbone. Avec les dernières évolutions, notamment le label du Ministère des Finances, nous sommes passés dans la logique américaine de l’exclusion, distinguant sans nuance le « bon » et le « mauvais ». La CSRD représente un coût considérable pour les assureurs, mais aussi pour leurs fournisseurs compte tenu de la demande de leurs clients qui leur imposent les mêmes règles par droit de suite. De plus, elle risque de diminuer la diversification de leurs placements.

"La déclaration obligatoire de son sinistre à la Cnil peut être dissuadée par le risque de sanctions."

Que représente l'arrivée prochaine du règlement de la directive Dora dans la feuille de route de vos équipes ? 

M. P. Dora est une directive qui s’intéresse à la résilience numérique des compagnies d’assurance. Toutefois, au contraire d’IFRS 17 et de Solvabilité 2, elle ne représente pas une nouvelle obligation en soi mais vient ajouter des modules aux normes existantes. C’est le cas du risque cyber. Depuis plusieurs années, nous investissons dans la recherche et la formation de nos équipes, notamment sur l’interprétabilité des modèles d’intelligence artificielle et le risque cyber. Pour s’adapter, l’actuaire doit s’ouvrir en permanence à de nouvelles approches. 

Dans le cyberisque, l’ampleur des sinistres est difficile à quantifier. Pour les assureurs, seuls les incidents déclarés sont pris en compte. C’est ainsi qu’ils déterminent le montant de leur prime et la nature des exclusions. La déclaration obligatoire de son sinistre à la Cnil peut être dissuadée par le risque de sanctions. Ce qui nuit à l’appréciation globale de ce risque. La qualité des données et l’intelligence artificielle sont au cœur de ces problématiques.

 

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