Le 28 novembre 2024, l’Autorité de la concurrence a validé l’opération de rachat par Intermarché de 200 boutiques de l’enseigne Casino. La cession avait déjà eu lieu, par dérogation à effet suspensif, pour sauver les magasins, en situation économique difficile.
Intermarché a le feu vert de l’Autorité de la concurrence pour racheter 200 magasins Casino
Mission accomplie pour Intermarché qui reçoit après coup la validation du gendarme de la concurrence pour le rachat de 200 commerces Casino. Seule réserve de l’Autorité : onze magasins doivent être vendus à des enseignes concurrentes pour laisser aux consommateurs des alternatives suffisantes et leur permettre de profiter de la concurrence pour leurs achats de produits de grande consommation. L’opération d’envergure a finalement été autorisée le jeudi 28 novembre par l’Autorité de la concurrence à l’issue d’une phase 1 avec engagements. Elle s’inscrit dans la lignée d’une première opération de rachat de 61 magasins de la même enseigne, autorisée le 11 janvier 2024.
Au début de l’année 2024, Intermarché, Auchan et Carrefour avaient notifié à l’Autorité de la concurrence leurs projets d’acquisition de pas moins de 323 magasins exploités par le groupe Casino – des points de distribution au détail à dominante alimentaire. C’est à cette époque que les trois enseignes avaient demandé l’octroi de dérogations à l’effet suspensif du contrôle des concentrations pour pallier les difficultés financières des commerces Casino sans attendre.
Pour l’Autorité de la concurrence, l’opération ne devrait pas “renforcer significativement la puissance d’achat d’Intermarché sur les marchés amont de l’approvisionnement en biens de consommation courante, compte tenu de la faible part d’achat des anciens magasins du groupe Casino acquis par Intermarché”. Autre point de vigilance : les fournisseurs des parties, pour qui l’Autorité écarte finalement le risque de dépendance économique.
Thierry Cotillard, le président des Mousquetaires, a indiqué dans une interview aux Échos que le coût total de l’opération avoisinait les 2 milliards d’euros. Pour la troisième enseigne de distribution française, la valeur des surfaces commerciales existantes va augmenter avec la politique de non-artificialisation des sols. “De telles opportunités seront rares à l'avenir”, prédit Thierry Cotillard.
Anne-Laure Blouin
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Image utilisée de William Jexpire (Travail personnel, CC BY-SA 4.0, publicité Casino 1966)