Décembre 2024. L’Autorité de la concurrence se prononce pour la première fois, dans le cadre du contrôle des concentrations, sur le secteur de la publicité en ligne non liée à la recherche. Et autorise le rachat sans condition de la filiale d’Altice Media, Teads, par Outbrain.
Publicité en ligne : l’ADLC autorise le rachat de Teads par Outbrain sans condition
Teads et Outbrain bientôt réunis ? C’est en tout cas ce qu’a acté l’Autorité de la concurrence ce mardi 10 décembre en autorisant l’opération sans condition. Annoncée au cœur de l’été, l’acquisition de Teads, filiale publicitaire d’Altice, par Outbrain donne lieu à la création de l’une des plus grandes plateformes de publicité sur Internet. Coût de l’opération ? Un milliard d’euros. Mais pas de risques d’atteinte à la concurrence sur les marchés de fourniture de services de publicité non liée à la recherche, marchés qui comprennent également les services d’intermédiation, a conclu le régulateur français.
Publicité en ligne : pas de risques d’atteinte à la concurrence
S’appuyant sur ses propres avis et décisions, le gendarme de la concurrence a distingué le marché de la publicité liée aux recherches des utilisateurs sur le navigateur et celui concerné par l’opération – les publicités non liées par le moteur de recherche – dont la dimension géographique est limitée à l’Hexagone.
D’après l’ADLC, en raison des parts des marchés limitées d’Outbrain et de Teads et de la présence de plusieurs concurrents, l’opération ne comporte aucun risque anticoncurrentiel. L’Autorité a même considéré que la fusion était susceptible de favoriser la concurrence – et potentiellement l’émergence d’un nouvel acteur – afin de rivaliser avec les activités complémentaires des deux opérateurs à savoir la recommandation de contenus personnalisés aux utilisateurs orchestrée par Outbrain et l’activité de régie publicitaire à destination des marques de Teads.
Pas d’inquiétudes non plus concernant le marché des services d’intermédiation, les parts de marché d’Outbrain et Teads y étant limitées et la présence de concurrents notable, autant du côté des plateformes de vente de publicité (dites SSP) que des plateformes d’achat (dites DSP) conclut le régulateur.
“Notre objectif et notre ambition sont assez simples : devenir la plateforme publicitaire de référence pour l’open web (…) Nous avons déjà obtenu des feux verts clés des autorités de régulation aux États-Unis et en Allemagne, ce qui renforce notre confiance dans le processus”, commente François-Xavier Préaut, general manager southern Europe & latin america chez Outbrain.
Le deal doit encore recevoir l’aval de la CMA, l’homologue britannique de l’Autorité de la concurrence. Le verdict est attendu pour le mois de février prochain.
Ilona Petit
