À la fois pertinent et porteur de sens, l’investissement sur les infrastructures se révèle être un véritable choix stratégique pour les épargnants. Benoist Lombard, directeur général adjoint du groupe Crystal et Bertrand Rabot, directeur de l’offre chez Laplace, nous expliquent pourquoi c’est classe d’actifs plaît et s’ouvre à la clientèle privée.

Décideurs. Pourquoi est-il intéressant pour un particulier d’investir dans les infrastructures ?

Benoist Lombard. Les infrastructures sont une classe d’actifs fascinante. Elles répondent à deux grandes aspirations des investisseurs : la performance et le sens. D’un côté, elles offrent un couple rendement-risque attractif, avec des hypothèses de rendement pouvant atteindre deux chiffres pour certains projets. De l’autre, elles incarnent des enjeux clés comme la lutte contre le changement climatique, ou encore la transition numérique. Ces thématiques, en plus d’être porteuses, résonnent avec les valeurs des investisseurs privés.

Vous mentionnez la transition numérique. Pouvez-vous nous donner un exemple ?

Certaines régions françaises ou européennes ne sont pas encore équipées avec la fibre. Ce sont des fonds privés qui financent ces projets, car les banques réduisent leur implication dans ce domaine. Les infrastructures numériques sont donc essentielles pour assurer la compétitivité et la connectivité.

Comment expliquez-vous que cette classe d’actifs, historiquement réservée aux institutionnels, s’ouvre aux particuliers ?

Bertrand Rabot. Les institutionnels atteignent leurs plafonds d’engagement et attendent désormais des distributions. Cela laisse de la place pour une nouvelle clientèle, notamment privée. De plus, les fonds se structurent pour s’adapter à ce public, avec des tickets d’entrée plus accessibles et des véhicules d’investissement plus flexibles, comme les fonds Evergreen. Les évolutions réglementaires comme la loi Pacte ou le dispositif Eltif 2 portent également la démocratisation de ces actifs.

Recommandez-vous ce placement à tous les profils d’épargnants ?

B. L. Les fonds professionnels accessibles à partir de 100 000 € s’adressent à une clientèle avertie. En revanche, les fonds retail, proposés pour des montants inférieurs, permettent à un public plus large de diversifier leur portefeuille. Cela étant dit, il est important de tenir compte de l’appétence au risque du client, de ne pas négliger la liquidité et de ne concevoir cette classe d’actifs que dans une optique de long terme.

Quelles sont les grandes tendances ?

B. R. Les infrastructures couvrent quatre grands secteurs : l’énergie, les transports, les télécommunications et les infrastructures sociales. Plus de 50 % des transactions d’infrastructures portent sur les énergies renouvelables, un secteur important pour accompagner la transition énergétique. Les infrastructures sociales incluent des projets comme la construction d’hôpitaux, d’écoles ou de complexes sportifs. 

"Plus de 50 % des transactions d’infrastructures portent sur les énergies renouvelables"

Ces thématiques sont portées par les grandes tendances d’investissement que sont la digitalisation, la décarbonation, la croissance démographique et le manque de financement.

Y-at-il certains points sur lesquels il convient d’être particulièrement vigilant ?

B. L. Le risque de liquidité et ceux liés aux projets eux-mêmes. Typiquement, par exemple, le financement d’un réseau de distribution d’eau nécessite des dépenses énormes avant de générer des revenus. Il est également important de distinguer les différentes catégories d’infrastructures : une infrastructure existante et rentable, dite « core », est moins risquée qu’un projet en phase de développement.

La France est-elle en avance sur ce sujet par rapport à d’autres pays ?

B. L. Nous sommes en retard par rapport aux États-Unis, où les UHNWI investissent jusqu’à 35 % sur le non coté, dont une part significative dans les infrastructures. En France, cette proportion pourrait être autour de 15 %. Les dynamiques évoluent rapidement, avec une régulation adaptée et une montée en compétence des conseillers en gestion de patrimoine. Nous sommes donc en bonne voie pour rattraper notre retard !

Propos recueillis par Marine Fleury

Vient de paraître

Autopromo site Module Guide Immo 300

GUIDE ET CLASSEMENTS

> Guide 2025

Prochains rendez-vous

26 mars 2024
Sommet Entreprises & Croissance 
Innover, Investir, Réussir
CONFÉRENCES ● DÉJEUNER ● REMISE DE PRIX

Voir le site »

26 mars 2024
Family Stories 
Le rendez-vous des entreprises familiales
CONFÉRENCES ● COCKTAIL

Voir le site »
18 juin 2024
Sommet du Patrimoine & de la Performance 
La rencontre des leaders de la gestion de patrimoine
CONFÉRENCES ● DÉJEUNER ● REMISE DE PRIX

Voir le site »
 

Newsletter Patrimoine

Pour recevoir la newsletter de Décideurs Patrimoine, merci de renseigner votre mail