La dette privée, classe d’actifs en pleine expansion, attire de plus en plus d’investisseurs grâce à ses rendements réguliers. Pour en parler, nous avons rencontré Martin Alix, Directeur du Développement produits chez Primonial, qui détaille les perspectives d’investissement et les défis liés à cette classe d’actifs.

Décideurs. Depuis quand Primonial s’intéresse-t-il à la dette privée ? Quel a été votre parcours sur cette classe d’actifs ?

Martin Alix. Nous avons commencé à nous intéresser à la dette privée il y a environ deux ans, dans la continuité de notre démarche d’ouverture des classes d’actifs alternatives aux particuliers. Dès 2019, avec le lancement de PrimoPacte, notre première initiative en private equity, nous avons voulu leur offrir la même qualité d’investissements que celle des institutionnels. Cette démarche s’est poursuivie avec d’autres classes d’actifs, notamment l’infrastructure, et s’est étendue à la dette privée. Pour cette dernière, nous avons travaillé avec des partenaires comme Capza, afin de démocratiser cette classe d’actifs sans renoncer à la qualité des investissements réalisés.

"Le profil rendement-risque de la dette privée est très attractif"

Le principe qui nous guide reste le même : apporter de la diversification, un profil de rendement-risque différent et des performances attractives, tout en garantissant aux particuliers un accès à des actifs habituellement réservés aux institutionnels. Nous avons d’abord intégré cette classe d’actifs dans le cadre de l’assurance-vie, puis plus récemment, nous avons lancé un fonds de multi dette privée à destination d’une clientèle patrimoniale plus avertie. Ce fonds repose sur l’expertise de gestionnaires de renom comme Goldman Sachs, Muzinich et Ares.

Est-ce que l’intérêt pour la dette privée découle de circonstances conjoncturelles, ou bien d’une tendance plus structurelle ?

C’est à la fois une perspective de développement lié à l’état du marché et une tendance de fond. Aujourd’hui, de plus en plus de sociétés de gestion cherchent à capter des investisseurs retail après avoir consolidé leur position auprès des institutionnels. Pour des gérants comme Capza ou Goldman Sachs, ce segment constitue un relais de croissance. Par ailleurs, la dette privée présente des similitudes intéressantes avec l’immobilier, notamment en matière de récurrence des revenus et de stabilité. C’est une classe d’actifs qui, à notre avis, a le potentiel de plaire aux particuliers, notamment grâce à cette régularité des revenus, presque sans volatilité, et à la visibilité offerte par les exemples concrets d’entreprises qui bénéficient de ces financements. C’est le cas notamment d’Acteon, dans les technologies dentaires à haute valeur ajoutée ou encore Q-Concepts, spécialiste des services d’audit et d’assurance.

L’environnement de taux actuel renforce également l’attrait de la dette privée. Avec des rendements réguliers sur une base trimestrielle, les investisseurs peuvent bénéficier de performances stables, sans être exposés aux fluctuations des marchés boursiers. Cela permet une montée progressive de la valorisation, un avantage clé pour les clients en quête de stabilité dans leurs investissements.

À quels types d’investisseurs la dette privée s’adresse-t-elle et quels en sont les avantages ?

Nous avons délibérément développé une double approche, afin de toucher un large éventail d’investisseurs. D’un côté, nous proposons des produits accessibles à tous grâce à des contrats d’assurance-vie, avec par exemple une mise de départ dès 50 euros, toujours dans l’esprit de démocratiser cette classe d’actifs. De l’autre, nous offrons des solutions plus patrimoniales, avec des tickets d’entrée à partir de 100 000 euros pour des investisseurs plus avertis, qui acceptent de renoncer à la liquidité en échange de rendements potentiellement supérieurs.

"La dette privée offre une source de revenus récurrents, avec des remboursements trimestriels"

Les avantages pour les investisseurs sont multiples. Tout d’abord, la dette privée permet une diversification supplémentaire par rapport aux placements traditionnels. Elle offre aussi une source de revenus récurrents, avec des remboursements trimestriels des emprunts contractés par les entreprises, ce qui correspond à un rendement régulier pour l’investisseur. Enfin, pour ceux qui recherchent une valorisation à long terme, la dette privée constitue une excellente diversification supplémentaire aux marchés actions, avec moins de volatilité.

Quels critères utilisez-vous pour sélectionner vos partenaires en dette privée, comme Capza ?

Nous cherchons avant tout des partenaires qui partagent notre vision : démocratiser l’accès aux actifs tout en maintenant un haut niveau de performance. Avec Capza, nous avons trouvé une société de gestion qui, en plus de sa connaissance du domaine reconnue, travaille déjà avec nos partenaires assureurs, ce qui assure une certaine convergence dans les objectifs.

Nous avons été séduits par la stratégie de Capza, qui repose sur trois secteurs principaux qu’ils connaissent bien et maîtrisent depuis des années : la santé, le BtoB et la technologie. Ces secteurs sont choisis pour leur caractère acyclique, ce qui permet de limiter l’exposition aux cycles économiques. Depuis 20 ans que Capza opère sur ce marché, la société est devenue un partenaire de confiance des entrepreneurs qui renouvellent régulièrement leur souhait d’être accompagnés par Capza. Les équipes d’investissement connaissent donc très bien les dirigeants et les dossiers, ce qui leur permet d’être sélectifs et d’apporter une stabilité supplémentaire à leurs fonds. Enfin, ils collaborent souvent avec des fonds de private equity, ce qui crée une synergie entre les investisseurs en capital et en dette.

La liquidité est souvent un sujet sensible pour les investisseurs. Comment la gérez-vous dans vos produits de dette privée ?

En effet, la liquidité est un point crucial, surtout pour les investisseurs particuliers. Nous avons intégré cette question dès le départ dans notre offre de dette privée. Par exemple, avec nos solutions d’assurance-vie, nous utilisons la taille institutionnelle de nos assureurs pour offrir une certaine liquidité à nos clients, encore une fois il s’agit ainsi d’un "confort d’investissement" apporté aux particuliers. En effet, nous recommandons une durée d’investissement de sept ans, afin de permettre à l’investisseur de bénéficier pleinement des cycles de prêts et des variations des taux d’intérêt.

Ainsi, la possibilité de liquidité offerte par l’assurance-vie est un vrai plus pour les clients, mais elle n’a pas vocation à avoir un objectif de réaliser des opérations de court terme. Nous encourageons nos clients à considérer ces placements sur le long terme. Quant aux produits patrimoniaux en nominatif pur, la liquidité est moindre, mais est compensée par des perspectives de rendements plus élevés.

Comment situez-vous le risque des fonds de dette privée par rapport à d’autres classes d’actifs ?

Sur l’échelle de risque, ce fonds de dette privée est classé 6 sur 7 en raison des risques associés à cette classe d’actifs, notamment ceux précités. Cependant, son profil risque-rendement peut très bien correspondre aux investisseurs de long terme, en recherche de diversification et de rendements réguliers, tout acceptant une prise de risque importante compte tenu de ce type d’investissement.

 

Propos recueillis par Marc Munier

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