Plus de sept noms ont été évoqués pour succéder à Henri Proglio. C’est finalement Jean-Bernard Lévy qui deviendra P-DG d’EDF en novembre.
L’État a gardé le secret sur le nom du futur dirigeant d’EDF jusqu’à la dernière minute. C’est lors du Conseil des ministres du 15 octobre que François Hollande a annoncé la nomination de Jean-Bernard Lévy. Pourquoi avoir choisi le P-DG de Thales ?

Pepy, Clamadieu, Breton, Cirelli, quatre démentis
En 2012 déjà, le nom de Guillaume Pepy, P-DG de la SNCF et potentiel successeur d’Henri Proglio, avait fuité. Le gouvernement, à qui revient la charge de nommer le dirigeant d’EDF, avait aussitôt démenti l’information. Cité à son tour en février 2014, Jean-Pierre Clamadieu, patron de Solvay, a infirmé la rumeur. Il doit demeurer à la tête du groupe spécialisé en chimie jusqu’en 2017. Thierry Breton, actuel P-DG d’Atos et Jean-François Cirelli, vice-président de GDF Suez ont aussi nié avoir postulé.

Parisot, Vial, Varin, trois échecs
Le « sens de l’intérêt général et du dialogue social » aurait pu porter l’ancienne patronne du Medef aux commandes d’EDF. Annoncée dans une interview au Figaro le 8 octobre dernier, sa candidature n’a pourtant pas été retenue. L’ex-P-DG de l’institut de sondage IFOP et de l’entreprise familiale Optimum aurait raté l’occasion faute d’expérience à la tête d’un groupe industriel. Philippe Varin, ex-patron de PSA Peugeot Citroën et Martin Vial, anciennement à la tête d’Europ Assistance, auraient été évincés pour les même raisons. Le premier, ex-dirigeant du producteur d’acier Corus a quitté la direction de PSA Peugeot Citroën début 2014 sans être parvenu à stabiliser les finances du groupe. Le second a passé la plus grande partie de sa carrière dans le secteur des postes avant de rejoindre le groupe d’assurance. Le nom de Philippe Varin apparaîtra aux côtés de celui de Laurence Parisot, sur la liste des administrateurs présentée lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires, le 21 novembre 2014.

Proglio, une élimination
L’actuel patron d’EDF souhaitait prolonger son mandat de deux ans. Aux commandes de l’entreprise depuis 2009, l’homme a dopé en 2013 la production nucléaire du groupe (+ 2,5 %). Mais le projet de loi sur la transition énergétique adopté par l’Assemblée nationale le 14 octobre dernier change la donne : l’objectif est de faire passer sous la barre des 50 % la part de l’énergie nucléaire d’ici à 2025. Pour prendre le tournant de la croissance verte, un changement de dirigeant s’imposait.

Lévy, l’élu
« Jean-Bernard Lévy est un grand industriel. Il a les qualités nécessaires [pour diriger EDF] », a observé Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, lors du conseil des ministres. Parmi tous les candidats susceptibles de succéder à Henri Proglio, c’est lui qui a su convaincre le gouvernement. Son parcours à la direction de deux grands groupes français a sans doute penché en sa faveur. À 59 ans, ce polytechnicien a su redresser Vivendi dont il a été l’administrateur pendant dix ans avant d’être nommé P-DG de Thales en 2012. Face à la réduction des budgets des États alloués à la défense, l’industriel est parvenu à orienter les activités du groupe vers le secteur civil. Il doit prendre la direction d’EDF le 22 novembre prochain.

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