Depuis le début de l’année, les entreprises technologiques se sont séparées de 203 946 employés selon le site BestBrokers. Ces suppressions s’expliquent par plusieurs facteurs et touchent en premier lieu les États-Unis.

L’an dernier, le secteur de la tech a dégraissé. Les pertes d’emploi du secteur sur les trois premiers mois de l’année 2023 ont dépassé la totalité des licenciements enregistrés en 2022. La dynamique ne semble pas enrayée. Selon les calculs de BestBrokers, depuis début 2024, 203 946 personnes travaillant dans les technologies dans 165 entreprises ont perdu leur travail.

Trois facteurs principaux

Plusieurs facteurs expliquent cette dynamique. Les licenciements ont commencé à la suite des embauches en masse durant la pandémie de Covid-19. "Dans un premier temps, les entreprises ont rapidement augmenté leurs effectifs pour répondre à la demande croissante de produits et de services numériques, explique Paul Hoffman de BestBrokers. Lorsque le confinement a pris fin et que la demande a diminué, de nombreuses entreprises technologiques ont constaté qu'elles avaient plus d'employés que nécessaire, ce qui a entraîné d'importantes suppressions d'emplois." En 2023, plus de 260 000 travailleurs de la tech ont perdu leur travail dans le monde.

En 2023, plus de 260 000 travailleurs de la tech ont perdu leur travail dans le monde

La hausse des taux d’intérêt, qui rend les emprunts plus chers, a également amplifié le phénomène et pourrait continuer à le faire. En outre, les progrès des technologies d’automatisation et d’IA conduisent à des restructurations d’équipes car certains emplois ne sont plus d’actualité, notamment dans les entreprises qui investissent massivement sur ces sujets. Enfin, les craintes d’une récession, le ralentissement des ventes ou encore la baisse du cours des actions concourent à réduire le nombre d’employés.

La Californie, première touchée

Les États-Unis, terre de la tech, sont les premiers touchés avec plus de 115 000 collaborateurs débarqués. La Californie, qui abrite la Silicon Valley, totalise 41,69 % des licenciements. Une grande partie de ces départs subis sont le fait d’Intel. À elle seule, l’entreprise a supprimé 15 000 postes, soit 31,21 % du total de l’État. Tesla, quant à elle, s’est délestée de 10 % de ses effectifs (soit près de 14 000 personnes). Son patron Elon Musk considère ces coupes comme nécessaires en raison de l’expansion rapide de l’entreprise, qui génère des doublons sur certains postes. À noter qu’en amont de ces annonces le groupe automobile n’avait pas atteint ses estimations de livraisons. Cisco n’est pas en reste avec 8 000 emplois concernés, tout comme PayPal qui a réduit ses forces vives de2 500 personnes.

Outre la côte Ouest, le Texas et Washington ont également réduit la voilure avec respectivement plus de 35 000 et 6 900 collaborateurs licenciés. Au Texas, Dell s’est déjà séparé de plus de 6 000 employés et devrait aller encore plus loin en supprimant 12 500 postes. "Cette dernière série de licenciements s'inscrit dans le cadre d'une réorganisation majeure au sein de l'entreprise, qui comprend la création d'une nouvelle division axée sur les produits et services d'intelligence artificielle", précise Paul Hoffman.

Le reste du monde n’est pas épargné

Venant après le pays de l’Oncle Sam, la Chine compte près de 13 000 suppressions d’emploi dans la tech. Un chiffre en grande partie dû à Li Auto (- 10 000 personnes). L’empire du Milieu est suivi de l’Allemagne qui fait les frais des coupes de SAP, du Japon, de l’Inde, de la Turquie, de l’Espagne, du Royaume-Uni, d’Israël, de la Suède et de la France (- 1 661 collaborateurs).

Olivia Vignaud

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