Directrice générale de Lire pour en sortir, Marie-Pierre Lacabarats revient sur l’action d’une association qui fête ses 10 ans et se développe grâce à un cercle de mécènes et de bénévoles qui peut encore s’élargir.
Marie-Pierre Lacabarats (Lire pour en sortir) : "La lecture permet d’améliorer la vie de tous"
Décideurs Magazine. Quelle est la raison d’être de Lire pour en sortir ?
Marie-Pierre Lacabarats. L’association, parrainée par Leïla Slimani, a été créée en 2014 pour encourager les détenus à lire et à écrire. Il existe de nombreuses offres pour aider ce public à améliorer son employabilité, écrire des CV ou muscler ses compétences scolaires. Lire pour en sortir est sur un terrain différent.
Quelles sont les actions que vous menez ?
La principale consiste en l’accompagnement individuel à la lecture. Un bénévole se met en relation avec un détenu, l’assiste dans la découverte ou l’approfondissement d’une œuvre mais aussi de l’écriture puisque le lecteur doit ensuite coucher sur papier ses impressions, ses sentiments relatifs à l’ouvrage et à son univers. Nous nous reposons sur un catalogue adapté à tous les niveaux ainsi que sur des questionnaires de lecture pour chaque livre. Nos actions sont également à destination du personnel pénitentiaire qui peut, par exemple, participer à notre concours d’écriture annuel.
Qu’est-ce que cela apporte aux personnes accompagnées ?
La lecture contribue à améliorer la qualité de vie de tous, y compris des détenus qui peuvent découvrir ou approfondir une passion, en parler avec une personne extérieure, ouvrir leur esprit, améliorer leur estime d’eux-mêmes. Cette activité permet une réflexion sur son passé, sur sa réinsertion, aiguise la curiosité, pour de nombreux détenus, de réacquérir des savoirs de base indispensables pour le présent et l’avenir.
Qui sont vos bénévoles ?
Intervenir dans les prisons demande une demi-journée par semaine, jamais le week-end. Les bénévoles qui se rendent sur place ont rarement une vie professionnelle intense, sont donc plutôt âgés, leur moyenne d’âge étant de 65 ans. Il s’agit à 75 % de femmes.
Mais Lire pour en sortir a aussi besoin d’aide sur d’autres tâches : retranscription des textes envoyés dans le cadre des concours d’écriture, élaboration de fiches de lecture, envoi de colis de livres… Ces missions peuvent tout à fait s’exercer dans le cadre du mécénat de compétences.
"Nous collaborons avec plusieurs grands cabinets d'avocats"
Quelles sont les entreprises qui vous soutiennent ? De quelle manière agissent-elles ?
L’association repose sur un solide tissu d’entreprises partenaires. Il peut s’agir de grands groupes comme la Fondation Groupe ADP, le Fonds L’Oréal pour les femmes, la Fondation TotalEnergies ou encore la Fondation Société générale qui nous aident financièrement. Leur soutien financier est primordial puisque nous sommes subventionnés à 27 % par des fonds publics, le reste venant du secteur privé. Nous bénéficions également d’une aide logistique et matérielle. Nous collaborons avec plusieurs grands cabinets d’avocats. Par exemple, en complément de l’accompagnement financier, Racine, Reed Smith, Arsène mettent à disposition des salles de réunion tandis que Gide assure une partie de notre reprographie.
Propos recueillis par Lucas Jakubowicz
Pour découvrir Lire pour en Sortir, participez au diner de gala du 28 novembre
Pour fêter ses dix ans, l’association organise en présence de Leïla Slimani, d’acteurs culturels de prestige, de mécènes et nombreux soutiens, son diner annuel de gala au Musée de la Porte Dorée à partir de 19 heures. Cliquez sur le lien suivant.
C’est l’occasion d’apporter un coup de pouce financier, de découvrir les formidables synergies unies pour que la culture et l’éducation soient de véritables vecteurs d’émancipation.
Tout don à l’association fait l’objet d’un reçu fiscal.
Pour toute information, contactez le 01.76.21.53.52 ou [email protected]