Publicis a choisi le 11e arrondissement de Paris pour installer trois de ses filiales. Une prise à bail qui sonne comme la naissance d’une nouvelle tendance dans l’immobilier : celle des quartiers alternatifs de bureaux.

Serait-ce les premiers signes d’une nouvelle tendance sur le marché immobilier ? Le 11 septembre dernier, Tristan Capital Partners et Stam Europe ont annoncé la prise à bail de la totalité de PariSquare par Publicis. Le groupe va y implanter trois de ses filiales : DigitasLBi, ZenithOptimedia et Marcel. Pour ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de visiter les lieux, PariSquare, c’est un campus de bureaux entièrement restructuré et situé dans le… 11e arrondissement de Paris. L’environnement n’a rien d’un quartier d’affaires et pourtant, Publicis a signé pour dix ans ferme, confirmant une nouvelle tendance sur le marché immobilier : l’attrait des utilisateurs pour les quartiers alternatifs de bureaux.

 

Plaire aux jeunes générations

Les raisons de ce nouvel engouement ? Elles sont à l’évidence d’abord économiques, les loyers de ces quartiers étant beaucoup plus compétitifs que ceux du QCA ou de l’ouest parisien. Mais se limiter à cette seule explication serait passer à côté d’un donnée majeure sur le marché immobilier, conséquence directe de l’émergence de nouveaux modes de travail et du boom de l’économie numérique : les jeunes générations préfèrent travailler dans des quartiers où il fait bon vivre et sortir. Les trois filiales de Publicis qui vont s’installer dans le 11e en sont un parfait exemple. La stratégie établie par Tristan Capital Partners et Stam Europe avait d’ailleurs intégré cette nouvelle donnée. « Nous étions convaincus de la pertinence de notre stratégie : une politique commerciale fondée sur des loyers raisonnables alliés à une localisation très accessible dans un environnement commerçant et culturel dynamique, indique Jean-Philippe Blangy, managing director de Tristan Capital Partners. Nous avons su démontrer à un grand utilisateur que PariSquare se révèle être une alternative idéale, à prestations égales, aux immeubles des quartiers d'affaires ou de l'ouest parisien. »

 

L’émergence d’un nouveau paradigme

L’exemple de Publicis n’est pas le seul du genre. D’autres entreprises comparables ont fait le choix de délaisser le centre de Paris pour sa banlieue proche, dans des villes bouillonnantes de créativité et de dynamisme socio-culturel. BETC par exemple, qui va s’installer en 2016 dans les Magasins Généraux de Pantin. D’autres quartiers, comme le Marais, suscitent également l’intérêt des preneurs. Pour  Bertrand Julien-Laferrière, tout cela fait sens. L’ancien directeur général de Société Foncière Lyonnaise (SFL), aujourd’hui responsable de l’activité immobilier d’Ardian, a toujours défendu « la valeur d’usage du produit. Répondre aux besoins des occupants d’un immeuble est fondamental et pour cela, il faut s’intéresser au produit et être à l’écoute de que veulent les utilisateurs », souligne-t-il. Pour ceux qui auraient oublié cette donnée fondamentale, les nouvelles typologies d’entreprises sont, selon lui, là pour leur rappeler. « Elles font évoluer la structure du marché immobilier de bureaux. Auparavant, des arrondissements comme le 2e, le 10e ou le Marais étaient délaissés alors qu’aujourd’hui, ils retrouvent une certaine vigueur sous l’effet de la dynamique enclenchée par la nouvelle économie. Ces lieux proposent de nouvelles formes de travail et sont plus ouverts sur leur environnement extérieur, ce qui séduit la nouvelle génération. Il y a là l’émergence d’un nouveau paradigme en immobilier, avec cette nouvelle offre de bureaux et les nouveaux modes de travail qu’elle propose comme le co-working.» Et de citer l’exemple du #Cloud, dont la réalisation a été lancée lorsque Bertrand Julien-Laferrière dirigeait SFL. « C’est une opération assez unique, située rue du Quatre-Septembre et donc a priori en marge du quartier central des affaires, qui se loue pourtant à des loyers records à de très belles entreprises, sous le double effet des modes de travail innovant qu’elle propose et de l’évolution des attentes de la nouvelle économie. » De fait, SFL a annoncé le 18 septembre dernier la signature d’un nouveau bail sur cet immeuble avec l’un des leaders mondiaux de la “net économie” sur six ans fermes et un loyer de 780 euros par mètre carré.

 

Sophie Da Costa

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