Le marché résidentiel français a retrouvé de la vigueur en 2015, en bonne partie grâce au dispositif Pinel et à des taux d'intérêt historiquement bas. Cependant, la reprise n'est pas totale, les professionnels s'accordant sur le besoin de réformes structurelles.

C'est un fait, le marché résidentiel français a repris des couleurs en 2015. Raison principale, un contexte économique favorable, avec des taux d’intérêt historiquement bas, ce qui motive les acheteurs et bénéficie aussi bien au neuf qu’à l’ancien. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : + 23,2 % sur les ventes de biens neufs, au deuxième trimestre 2015, pour une croissance de 19,3 % sur les six premiers mois de l'année (par rapport au premier semestre 2014), progression de l'offre nouvelle de logements de 15 %, selon la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). La vente aux investisseurs a fait un bond de 66,2 % et représente 51 % des ventes au détail du semestre, toujours selon la FPI. Le changement de zonage de Lyon, Lille, Marseille et Montpellier a également permis une belle reprise de la primo-accession en région (+ 26 %).

 

Le dispositif Pinel, un succès

Conséquence directe, le moral des professionnels de l'immobilier est au beau fixe : selon le baromètre CSA - Crédit Foncier, 63 % se déclarent optimistes pour l'avenir du marché (+ 28 points par rapport à janvier 2015) et 36 % constatent une amélioration du marché sur ces quatre derniers mois. Cause principale de ce regain d'optimisme selon eux, la baisse des taux d'intérêt. Au-delà de ces derniers, le dispositif Pinel a rencontré un réel succès auprès des investisseurs particuliers : les projets d'investissement locatif dans le neuf ont été multipliés par deux sur la période entre janvier et septembre 2015, en comparaison des mêmes mois en 2014, selon Empruntis. De plus, la première SCPI "Pinel" a été lancée en juin 2015, d'autres doivent suivre.

 

Un besoin de réformes structurelles

Cependant, d'aucuns considèrent cette reprise fragile, Alain Dinin, P-DG de Nexity, l'ayant même qualifiée de « rebond ». Il est vrai que si les investissements semblent repartir, d'autres indicateurs restent au point mort : mises en chantier et permis de construire ont diminué de respectivement 4,1 % et 6 % (en octobre 2015, sur douze mois glissants). Mais la principale inquiétude concerne la primo-accession qui n'en finit plus de se contracter : - 3,1 % au premier semestre, l'Île-de-France étant la plus sinistrée, avec un recul de 27 %  ! En cause, la dévalorisation du prêt à taux zéro. Rareté des terrains constructibles, complexité administrative, recours abusifs, et poids de la réglementation sont également des points montrés du doigt, notamment par la FPI. Si l'optimisme reste de mise, il convient de pérenniser cette reprise via des mesures structurelles : relancer l'accession à la propriété pour les ménages les moins aisés, supprimer les obstacles à la construction, et anticiper les besoins de l'habitat de demain sont autant de chantiers à mener.

 

Boris Beltran

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