Le bâtiment bas carbone va avoir son label

À l'occasion de sa première conférence, la nouvelle Association pour le développement du bâtiment bas carbone (BBCA), a présenté ses objectifs pour l'année 2016. Le leitmotiv de Stanislas Pottier, directeur du développement durable du Crédit Agricole et président de BBCA, est clair : RT2012, HQE et autres Bepos ont permis de faire le tour de la question de la performance énergétique des bâtiments et sont autant d'outils nécessaires qu'il faut maintenant mettre en œuvre, notamment à travers la rénovation. Il convient maintenant de regarder vers les futures réglementations qui se dessinent à l'horizon 2018-2020, avec en ligne de mire la question de l'empreinte carbone, pas seulement en exploitation, mais sur l'ensemble de la vie du bâtiment.

Analyse du cycle de vie et construction bois

Lorsque l'on considère l'empreinte carbone d'un bâtiment sur son cycle de vie,  les matériaux sont à l'origine de 56 % des émissions, selon Mathieu Tamaillon, directeur du département bâtiments durables chez Artelia. Au regard, des 22 % occupés par l'énergie consommée en exploitation, prise en compte dans le calcul de la RT 2012 (39 % au total si l'on inclut l'ensemble de la consommation en exploitation), le choix des matériaux apparaît comme primordial. Pour illustrer la démarche BBCA « construction raisonnée et exploitation maîtrisée », Mathieu Tamaillon et Jean-Christophe Visier, directeur énergie et environnement du CSTB, ont présenté plusieurs bâtiments pilotes, faisant la part belle au bois, ce matériau présentant non seulement l'avantage de stocker le CO2, mais permettant aussi des délais de construction moindres (seulement cinq mois de chantier pour un immeuble de logements sociaux d'urgence, à Toulouse).

La labellisation bâtiment bas carbone, une « première mondiale »

Philippe Pelletier, président du Plan bâtiment durable, a apporté son soutien à la démarche et a appelé à la mise en place, sur la base des expériences réussies par les démarches HQE et BBC, entre les RT 2005 et 2012, d'un label de préfiguration des futures réglementations ouvert à l'international. Vœu exaucé quelques minutes plus tard par Stanislas Pottier : l'association a signé un accord de principe avec le CSTB et Certivéa pour la mise en place d'un label BBCA dès 2016, une « première mondiale ». Celui-ci comportera deux référentiels (rénovation et quartier) et aura son volet international. Enfin de quoi griller la politesse aux labels anglo-saxons ?

Boris Beltran