Une nouvelle étude de Clameur consacrée au marché locatif révèle une amplification de la reprise d'activité de ce marché, cependant sans effet sur les loyers, toujours en baisse.

Dans le cadre de son "Tableau de Bord" semestriel, l'observatoire privé Clameur publie les résultats du marché locatif français depuis le début de l'année 2015. La première constatation est nette : « La reprise d'activité du marché locatif privé s'est amplifiée. » Les chiffres ont de quoi donner le sourire : l'activité « remarquable » des mois d'été et l'absence de l'habituel repli du marché à l'hiver font que la mobilité s'établit à 30,9 %, au dessus de sa moyenne de longue période (28,3 % entre 1998 et 2005), un score comparable à ceux d'avant crise. Si la mobilité s'est redressée dans la « quasi-totalité » du territoire, elle se maintient à un niveau peu élevé sur Paris, s'établissant à 17,5 % depuis le début de l'année.

 

La reprise ne profite pas aux propriétaires

Ce regain de l'activité locative n'a cependant pas d'effets sur les loyers, ces derniers affichant un recul soutenu : - 1,1 % fin novembre 2015, en glissement annuel, du jamais vu depuis 1998, selon Clameur. Fait déjà souligné au premier semestre, depuis 2006, l'augmentation moyenne des loyers se situe même sous le taux moyen d'inflation, pointant respectivement à + 1,1 % et + 1,3 %. Les plus petites surfaces sont les plus touchées, avec un recul de 2,4 %, les F2 reculant au même rythme que le marché, c'est-à-dire - 1 %. Pour ces deux dernières classes d'actifs, représentant 55,5 % du marché, depuis 2011, l'évolution des loyers de marché est même « deux fois moins rapide que l'inflation » (environ + 0,4 % contre + 1,1 %). Les grandes villes sont les plus touchées, 74,8 % des agglomérations de plus de cent mille habitants ont connu des baisses de loyers depuis le début de l'année en cours. L'observatoire souligne également un allongement des délais moyens de remise en location depuis 2009.

 

L'effort d'amélioration et d'entretien « au plus bas »

Cette baisse continue des loyers est responsable, selon Clameur, d'un « relâchement » de l'effort d'amélioration et d'entretien des logements et pourrait freiner la mise en oeuvre de la loi sur la transition énergétique. Cet effort s'établit sous sa moyenne de longue période, à savoir 16,5 % en 2015 contre 23,5 % entre 1998 et aujourd'hui. Remarquant que ce repli est « particulièrement prononcé » sur Paris, les auteurs de l'étude n'oublient pas leur tacle habituel à l'encontre de l'encadrement des loyers, coupable selon eux de « dissuader les propriétaires bailleurs de maintenir une stratégie active d'entretien de leur patrimoine ».

 

Boris Beltran

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