La COP21 a débuté le 30 novembre et les négociations pour conclure un accord plafonnant le réchauffement climatique à deux degrés battent leur plein. Décideurs dresse un état des lieux des parties en présence et de l'avancement des pourparlers.

Des mois qu'on l'attendait. Le coup d'envoi de la conférence de Paris sur le climat 2012, dite COP21 a enfin été donné, avec un impressionnant ballet de 150 chefs d'État accompagnés de leur délégation : 195 pays et l'Union européenne sont représentés, c'est dire l'ampleur des négociations qui se sont ouvertes le 30 novembre dernier, sous la présidence de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères. Six ans après le fiasco de Copenhague, il s'agit cette-fois ci de parvenir à un accord restrictif afin de contenir le réchauffement climatique mondial à deux degrés, à l'horizon 2100. François Hollande, président de la République, ouvre le bal : « Jamais une conférence n'avait accueilli autant d'autorités venues d'autant de pays, mais jamais l'enjeu d'une réunion internationale n'avait été aussi élevé, car il s'agit de l'avenir de la planète, de l'avenir de la vie. » Le « la » est donné, place aux négociations.

 

D'emblée, le ton se veut résolument volontariste : « Vous ne pouvez pas vous permettre d’être indécis, de prendre des demi-mesures » lance le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki Moon. « Faisons de la conférence de Paris le succès historique que le monde attend » renchérit Laurent Fabius, « Aujourd'hui, à Paris, nous devons tenir les promesses que nous avions faites à Copenhague » plaide Angela Merkel, chancelière allemande. On retient son souffle lorsque le président des États-Unis, Barrack Obama, prend la parole : « Je suis ici en qualité de dirigeant de l'une des plus grandes économies émettrices du monde et je suis tout à fait conscient que nous sommes à la source du problème, il va de notre responsabilité d'y remédier. » Tout le monde sait cependant que l'un des points d'achoppement des négociations concerne la réticence des États-Unis à adopter un accord juridiquement contraignant. Xi Jinping, président chinois, appelle quant à lui les pays développés à « assumer leurs engagements ». Pour rappel, la contribution prévue déterminée au niveau national (CPDN) de la Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, prévoit que le niveau maximal de émissions de CO2 du pays sera atteint en 2030. Encore plus importante que la position américaine, l'opposition entre pays développés et pays en voie de développement conditionnera le potentiel accord.

 

En parallèle des négociations, d'autres initiatives « vertes », associant la société civile, sont lancées : Bill Gates, cofondateur de Microsoft, lance un fonds d’investissement, la Breakthrough Energy Coalition, pour financer les entreprises qui commercialisent les solutions du secteur des énergies propres, et François Hollande, accompagné du premier ministre indien, Narendra Modi, procèdent au lancement de l'Alliance solaire internationale.

 

Pendant les jours qui suivent, les négociations se poursuivent, pas uniquement au cours des plénières, mais également en plus petits comités, à l'abri des regards. Les ADP, groupes de travail de la plate forme de Durban, planchent sur le projet de texte qu'ils doivent remettre le samedi 5 décembre à un Laurent Fabius se voulant de plus en plus pressant : « Mon message est tout à fait clair : il faut accélérer le processus parce qu’il nous reste beaucoup de travail. » Mercredi 2 décembre, le texte de cinquante-cinq pages, présente encore environ 250 options et plus de 1 000 expressions entre crochets. Ce travail de simplification est capital, car pour la deuxième semaine de pourparlers, ce sont les ministres de l’Environnement, des Affaires Étrangères ou les négociateurs en chef des 196 délégations qui reprennent le flambeau des discussions, en vue de l'adoption d'un « accord de Paris » le vendredi 11 décembre. Plus qu'une semaine pour sceller « l'avenir de la planète, l'avenir de la vie. »

 

Boris Beltran

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