Le géant pétrolier diversifie son activité en se positionnant sur l’énergie électrique renouvelable. Une stratégie ambitieuse pour ne pas subir les foudres du marché et ses évolutions.

Depuis mi-2014, les prix du pétrole ont chuté de 70 % pour tomber à quarante dollars le baril. Une baisse qui a contraint les acteurs du secteur à geler de nombreux projets d’exploitation et à lancer de nouveaux programmes d’économies. Décidé à ne pas subir les foudres du marché et ses évolutions, Total a dévoilé un nouveau plan stratégique qui doit lui permettre de devenir une major de l’énergie responsable d’ici vingt ans. Si ce changement de cap n’exclut pas la division pétrolière de son activité, il intègre une nouvelle branche de business nommée gas renewables & power, qui sera mise en place dès septembre prochain. Un virage stratégique pour mener un politique offensive sur le gaz, mais aussi dans le but de se positionner sur l’électricité et les énergies renouvelables. Sur ces deux derniers points, le P-DG, Patrick Pouyanné, exprime clairement ses objectifs dans un communiqué, dix-huit mois après son arrivée : « Nos ambitions à vingt ans sont multiples : être dans le top 3 de l’énergie solaire, se développer dans le trading d’électricité, dans le stockage d’énergie, être leader sur les biocarburants, notamment les biojets destinés à l’aviation, mais aussi envisager des développements possibles dans les autres énergies renouvelables. » Un défi conséquent mais réaliste, d’autant que Total possède dans ses écuries le numéro deux mondial de l’énergie solaire, Sunpower, spécialisé dans la fabrication de panneaux solaires. Une expertise en phase avec la nouvelle vision du groupe qui doit venir épauler sa production d’électricité dans l’optique de garantir une offre de vente considérable.

 

De nouvelles opportunités

 

« L’électricité sera l’énergie du XXIe siècle et le développement du gaz et des renouvelables nous pousse à appréhender globalement la chaîne de l’électricité », poursuit Patrick Pouyanné. Si les énergies renouvelables semblent être la nouvelle ligne directive du groupe, cette orientation de business permet également à Total de se montrer plus responsable. De quoi s’aligner avec les problématiques environnementales actuelles sur le réchauffement climatique et la sauvegarde écologique de la planète. Un timing idéal pour redorer son image de marque, à l’heure où la demande d’énergie mondiale continue de croître. D’autant que d’un point de vue commercial, Total pourrait utiliser cette nouvelle division pour créer une offre couplée gaz-électricité et séduire davantage ses clients présents et à venir. Un moyen de prendre encore plus de distances avec l’activité pétrolière, plus que jamais menacée. 

 

R. T.

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