Entre la finance, les relations investisseurs, la communication financière mais aussi la réflexion stratégique, l’analyse de la concurrence et l’immobilier, les semaines du DGA finance de Vinci sont bien chargées. Pour Décideurs Magazine, Christian Labeyrie revient sur les tendances au cœur de l’actualité de son groupe.

Décideurs. Comment la direction financière accompagne-t-elle la stratégie du groupe ?

Christian Labeyrie. La croissance organique ne suffit pas en tant que telle pour assurer le développement du groupe. Vinci se doit donc d’être dynamique sur le front de la croissance externe. La direction financière doit veiller à ce que le groupe dispose des ressources financières pour ce faire. Nous accompagnons ainsi la structuration des opérations en analysant les risques, en participant aux due diligence et à l’exécution des transactions. La direction financière est naturellement en charge de la gestion des finances du groupe. Cela comprend entre autres la production et l’analyse des comptes consolidés, les problématiques d’endettement, de gestion de la trésorerie et des risques, d’allocation des ressources, la fiscalité et les systèmes d’information. Egalement en charge des relations investisseurs et de la communication financière, je suis amené à rencontrer régulièrement des actionnaires, des prêteurs, les agences de notation. Je dois leur présenter les réalisations et la stratégie de Vinci, et répondre à leurs interrogations. Et en tant membre du comité exécutif du groupe, qui se réunit formellement deux fois par mois sous la présidence du CEO de Vinci, Xavier Huillard, je participe avec mes collègues aux prises de décisions sur la vie du groupe, à l’élaboration et à l’exécution de sa stratégie.

 

Décideurs. Dans quelle mesure la direction financière accompagne-t-elle le déménagement du siège social ? Vous avez adopté une approche de modularité des usages. Qu'est-ce que cela recouvre pour vous ?

C. L. En tant que directeur général adjoint finances, je suis le référent auprès du Comex du pôle immobilier : Vinci Immobilier représente un peu moins d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires par an. S’agissant du nouveau siège, dont Vinci Immobilier est en charge de la réalisation, cette opération doit permettre de montrer la richesse des expertises qui existent dans le groupe. Pour ma part, j’ai participé au choix et à l’acquisition du terrain à Nanterre, ainsi qu’au travail interne de conviction pour expliquer l’intérêt du projet. Notre futur siège, situé dans le nouveau quartier des Groues, sera la vitrine des savoir-faire du groupe. On y trouvera des espaces ouverts sur la ville où nous accueillerons des starts-up. Notre immeuble sera véritablement imbriqué avec la future gare Nanterre-la-Folie.  

 

Décideurs. Vous avez été précurseur sur le BIM avec la fondation Louis Vuitton. Un rapport du BCC envisage une réduction des coûts dans la construction grâce au digital d'ici dix à quinze ans. Comment appréhendez-vous ce nouveau paradigme? 

C. L. Je ne sais pas quel sera l’ordre de grandeur des économies de coûts que le digital nous permettra de faire, mais il est certain qu’il nous conduira à travailler autrement. Dans la construction, chaque site, chaque ouvrage est différent. Les projets ne sont pas comparables les uns aux autres. Il est donc très difficile d’industrialiser les chantiers. C’est pourquoi nos efforts se sont concentrés sur la préparation des chantiers, l’organisation et le séquencement des tâches. Une réflexion approfondie a été menée dans ce domaine par nos entreprises, qui nous permet d’être plus efficace et d’améliorer notre productivité. Le digital, dont le BIM (Building Information Modelling) est une illustration concrète, offre une dimension supplémentaire : Chaque composante de l’immeuble à construire fait l’objet d’une maquette numérique, à laquelle peuvent accéder les différents intervenants participant à la conception et l’exécution du chantier. C’est également une source précieuse d’informations pour optimiser les tâches de maintenance, une fois l’objet réalisé.

 

Décideurs. Quels sont vos prochains chantiers au sein de la direction financière ?

C. L. Poursuivre l’accompagnement du développement, notamment dans le domaine de la gestion aéroportuaire, dans lequel le Groupe est devenu un des principaux acteurs mondiaux. En ce moment, nous travaillons sur les acquisitions des aéroports de Nice et de Lyon (depuis l’interview, le groupement auquel participe Vinci a été désigné attributaire de la concession de l’aéroport de Lyon). Demain, nous voulons continuer à grandir à l’international tant dans les concessions que dans le contracting, et accroître la part du chiffre d’affaires et des résultats réalisés hors de France. En interne, ce sera de poursuivre le travail d’animation de la population des financiers du groupe  en veillant à ce que les collaborateurs actuellement présents puissent continuer à s’y épanouir et que ceux qui arrivent puissent parfaitement s’intégrer. C’est un travail permanent de management.  

Propos recueillis par Mathieu Marcinkiewicz

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