Dans un rapport public annuel publié en février 2017, la Cour des comptes constate que la gestion du Grand port maritime de Marseille, premier port français et le sixième européen, enregistre un recul inquiétant de son chiffre d'affaires entre 2009 et 2014.

Le port de Marseille « est confronté aujourd’hui à plusieurs défis : mieux maîtriser les leviers nécessaires à son développement, consolider sa compétence d’aménageur portuaire et confirmer la fiabilité du service », indique la Cour des comptes. La haute juridiction pointe dans ce rapport différents facteurs qui expliquent ce recul du chiffre d'affaires, telle qu'une augmentation des dépenses de personnels jusqu’en 2015, une capacité d’autofinancement dégradée ou encore des dettes financières de près de cent quatre-vingt-dix millions d’euros en fin de période. Alors même que la réforme portuaire issue de la loi du 4 juillet 2008, aurait dû se traduire par une contraction des charges grâce au transfert des outillages et des personnels, dont le coût a pesé lourdement sur les comptes du Port jusqu’en 2014.

 

Un pilotage insuffisant 

 

Le fait de ne pas s’être encore pleinement emparé de sa compétence d’aménageur, est un des autres facteurs qui explique selon la Cour des comptes ce recul de croissance de 17%. Si sa politique environnementale est très active avec par exemple, le plan de gestion des espaces naturels, ou encore les projets liés à la transition énergétique et à l’économie circulaire, le Port doit d’après la haute juridiction, y consacrer les moyens nécessaires. Le rapport met en avant le fait qu'il a déjà entamé un recentrage sur son rôle d’aménageur du domaine portuaire, mais affirme qu’il doit poursuivre dans l'objectif de mettre en œuvre cette politique et de mobiliser de nouvelles recettes domaniales. Ségolène Royal, la ministre de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer, affirme que le Port doit continuer et amplifier son rôle d'aménageur pour augmenter les ressources domaniales.

 

La Cour des comptes formule onze recommandations à la direction du port de Marseille, dont une conjointe à l'administration du ministère de l'Economie, invitée à établir un plan d'action contribuant à la maitrise de l'évolution de la masse salariale, ou encore celle de mieux articuler sa nouvelle stratégie avec celle des autres ports de commerce français de la Méditerranée.

Les résultats de l’exercice 2015 traduisent cependant, selon le rapport, une amélioration sensible de la situation financière du port. La haute juridiction s’inquiète néanmoins de la confirmation de cette constatation dans les années à venir. 

 

Vanessa Benesty

 

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