Colonies sollicite ses investisseurs historiques et signe un partenariat de 150 millions d’euros, sous forme de projets immobiliers, avec LBO France. Soutenue par ceux-ci, la start-up est en train de s’approprier le marché du coliving, mais se doit de ne pas répéter les erreurs de Wework en matière de coworking.

Colonies, jeune pousse française spécialiste du coliving, c’est-à-dire des espaces de vie à mi-chemin entre les logements individuels et la colocation, a bouclé, mercredi 4 mars, un tour de table de 30 millions d’euros auprès de ses investisseurs historiques, Idinvest Partners, Global Founders Capital et La Financière Saint James. Colonies met en valeur les bâtiments de ses partenaires en aménageant leur intérieur avec des chambres individuelles et entièrement équipées, ainsi que des parties communes conviviales. Elle met ensuite à la disposition des particuliers, sur sa plateforme, ces appartements au design travaillé avec une gamme complète de services. LBO France a d’ailleurs signé un contrat avec la start-up. Contre 150 millions d’euros – à 40 % en equity via son fonds White Stone VII – l’investisseur fera l’acquisition d’une centaine de sites réorganisés par Colonies. La levée de fonds, quant à elle, servira à augmenter les effectifs de 40 à 80 personnes, mais aussi à « améliorer nos outils utiles dans la mise en place des différents projets, [...] acquérir des datas nous confirmant ce qui marche ou ce qui ne marche pas, ainsi que […] rendre plus efficace la maintenance des lieux », explique Alexandre Martin, cofondateur de Colonies.

Un marché porteur mais une croissance à maîtriser

Les montants levés dans le secteur de l’immobilier ne sont d’ordinaire pas si élevés, mais les investisseurs sont tentés par l’impulsion donnée par le coworking. En effet, le nombre de personnes travaillant dans un « open-space » a été multiplié par  80 entre 2010 et 2018. L’américain Wework spécialisé dans l’aménagement de ces espaces a bénéficié de la confiance aveugle des fonds dans ce modèle en forte croissance. « Dans la quête de WeWork de tout faire en interne, ils ont rassemblé une main-d'œuvre phénoménale », commente Alex Cohen de l’agence Compass, fustigeant une philosophie de « croissance à tout prix » responsable du plan de restructuration qui conduisit le groupe à renoncer à son IPO et à licencier 2 400 personnes. Colonies devra apprendre des erreurs de son aîné, même si la start-up a toutes les armes pour s’imposer sur ce marché prometteur.

Baptiste Delcambre

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