L’équipe recherche de CFI a interrogé des gestionnaires de résidences de coliving dans quatre pays européens et des investisseurs, pour déterminer le comportement des résidents face à cette crise sanitaire inédite. Décideurs analyse les principaux enseignements.

100 %. Ou presque. C’est le taux d’occupation relevé par CFI (ex-Crédit Foncier Immobilier) dans les résidences de coliving au Royaume-Uni, en Allemagne, en France et en Espagne. Seuls les départs, "peu nombreux", programmés préalablement à l’épidémie de Covid-19 n’ont pu être, à date, compensés par de nouvelles arrivées. En moyenne, la baisse du taux d’occupation financier reste néanmoins inférieure à 5 %, pour une durée moyenne des séjours qui dépasse neuf mois. Pour autant, la commercialisation se poursuit et des baux ont d’ores et déjà été signés en ligne, pour un emménagement prévu une fois le confinement levé.

"La quasi-totalité des résidents a ainsi privilégié le vivre ensemble, notamment en Espagne et en France, où les restrictions sont encore particulièrement strictes", précise l’étude. La nationalité des résidents a néanmoins une influence sur l’occupation des sites, puisque certains résidents étrangers ont résilié leurs baux. C’est à Londres que ce phénomène est le plus marqué, les sites des autres grandes villes continentales accueillant majoritairement des locataires nationaux. Pourtant même à Londres, le taux d’occupation atteint toujours 80 %. "La combinaison d’étudiants et de jeunes actifs, de résidents étrangers et locaux, garantit bien la bonne performance de ce produit, aucun opérateur ne note d’impayés et aucun des prestataires de coliving n’envisage de renégociation de loyer ou de bail", ajoute CFI.

Une nécessaire adaptation


Les sites étudiés dans l’étude sont pour les plus importants organisés en sous-cellules ou clusters, regroupant elles une dizaine de personnes et d’autres sites de petite taille, accueillent entre 10 et 12 résidents. "Elles sont donc bien adaptées à l’accueil des résidents en période de confinement et partout, les espaces communs ont pu rester accessibles", souligne CFI. L’offre de services a dû quant à elle être repensée pour s’ajuster à la situation actuelle.

Les gestionnaires de coliving réfléchissent en outre à une meilleure organisation des espaces dans leurs résidences, "afin de les adapter à l’occupation multi-usage que cette crise sanitaire impose". Ainsi, la mutabilité des espaces devrait être repensée, puisque la part allouée au télétravail doit y être désormais plus largement intégrée. Les espaces communs pourraient donc être agrandis. La généralisation de l’accueil des résidents par petits ensembles de 10 personnes environ constitue également une piste de développement, afin de limiter les risques de contagion en cas de nouvelle crise sanitaire. Cette approche multi-usage est partagée par les investisseurs immobiliers investis dans le secteur qui intègrent également la modularité des espaces lors de la phase de construction pour en faciliter l’exploitation.

Par François Perrigault (@fperrigault)

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