Fin août 2014, tout juste rentrés de leurs congés estivaux, les ménages français reçoivent leur feuille d’imposition, celle qu’ils essayaient d’oublier tout l’été mais qui, cette année encore, les a rattrapés. À ce propos, le rapport annuel publié fin juillet par la rapporteure générale de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Valérie Rabault, analyse l’impact des mesures prises par le gouvernement. Une nouvelle tranche d’imposition à 45 % au-delà de 150 000 euros de revenus annuels, c’est 344 millions d’euros supplémentaires en 2013. La réduction de l’avantage lié au quotient familial ? 554 millions collectés. La contribution exceptionnelle sur les hauts revenus rapporte quant à elle 522 millions, la baisse du plafond de déduction forfaitaire des frais professionnels, 90 millions. Et l’abrogation de la défiscalisation des heures supplémentaires génère un gain de 500 millions d’euros. Soit un total d’un peu plus de 2 milliards de recettes. Malheureusement pour les contribuables français, leur situation pourrait s’aggraver si l’instabilité fiscale que la France a connue ces dernières années se poursuit. Notamment en raison de la stratégie actuelle du gouvernement qui vise à utiliser la fiscalité du patrimoine comme simple variable d’ajustement, quitte à racler les fonds de tiroirs sans procéder à une réforme structurelle de l’imposition. Avant sa médiatique nomination au ministère de l’Économie, l’ancien banquier d’affaires de chez Rothschild & Cie confirmait lui-même : « Il est clair que dans notre pays, qui a besoin d’investissements, la structure et le niveau de fiscalité ne sont plus adaptés. » Emmanuel Macron aura-t-il suffisamment de liberté pour travailler conjointement avec Michel Sapin sur un sujet aussi épineux ?

Hugo WEBER

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