Le secteur du travail temporaire est bousculé par la crise. Roland Gomez, directeur général du Groupe Proman revient sur cette période inédite et sur la façon dont le groupe s'est adapté...

Décideurs. Comment le groupe Proman traverse-t-il la crise sanitaire ?

Roland Gomez. Nous avions démarré l’année de belle manière avant le premier confinement, qui a été d’une rare brutalité. Proman a reculé de 75-80% sur la première semaine alors que nous étions en plein démarrage d’activité et préparation de la saison. Ça a été un choc économique mais aussi psychologique. Je crois qu’on s’en est plutôt bien sortis humainement et économiquement, en restant très proches de nos collaborateurs intérimaires et de nos clients.

Cette crise tient un peu lieu de « crash test », non ?

Oui, absolument. Surtout dans la manière de garder le lien avec les collaborateurs et les clients. Chaque fois que nous prenions une décision, nous nous disions « on va faire de notre mieux ». Nous avons privilégié la gestion en bon père de famille, le bon sens, et avons envoyé des messages lucides mais optimistes. Proman est une entreprise familiale, à 100% indépendante. Elle n’a pas de compte à rendre à qui que ce soit et dans une crise comme celle que nous traversons, cela prend tout son sens. Et cela a fonctionné d’ailleurs. Je n’aime pas forcément me comparer aux autres acteurs de l’intérim car nous sommes très différents, mais sur notre marché de référence, les performances en cette année particulière sont une grande source de fierté.

Considérez-vous que le secteur de l’intérim détient une responsabilité sociale particulière ?

Une entreprise de travail temporaire est par nature au cœur de la cité. Elle a une empreinte dans la vie des entreprises bien sûr, mais aussi dans les clubs de sport, dans les municipalités… Elle a un rôle social essentiel, elle forme les collaborateurs, elle « fait le job ». Elle se doit d’être une entreprise citoyenne.

Que vous inspirent les réflexions sur le monde du travail « d’après » la crise sanitaire ?

Je me méfie de cette notion de « monde d’après »…Depuis un an, on entend qu’il faut se renouveler, se remettre en question. Certains sont allés jusqu’à parler de renaissance. De mon point de vue, chez Proman nous avons surtout visé l’agilité. Je préfère valoriser cette faculté d’adaptation que dire qu’il faut tout réinventer. Il n’y a rien à révolutionner, et je n’ai pas non plus de feuille de route toute tracée pour les mois à venir. Il vaut mieux s’efforcer de rester lucide mois après mois, trimestre après trimestre. Et de s’adapter.

Propos recueillis par Marie-Hélène Brissot

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