À la recherche d’un repreneur pour sa participation dans le groupe Picard, le suisse Aryzta spécialiste dans la production de produits de boulangerie surgelés, a reçu une offre ferme de la famille Zouari pour le rachat de ses titres.

Le deuxième actionnaire de Picard, Aryzta, cède 43 % de ses parts dans le groupe à la société d’investissement Invest Group Zouari, expert français de la distribution et premier franchisé de Casino, pour un montant de 156 millions d’euros. Une bonne affaire au vu des résultats du roi des surgelés qui a réalisé un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros en 2018, en croissance de 3,8 %. À l’issue de la transaction, Lion Capital restera actionnaire majoritaire (51 %), la famille Zouari deviendra second actionnaire (43,3 %), Aryzta et le management du groupe se partageant les titres restants (respectivement 4,5 % et 1,2 %). Une participation qui a vocation à croître pour la famille Zouari, face à l’option de sortie du fonds qui est au contrôle de la société. La réalisation de la transaction reste soumise aux autorisations réglementaires usuelles notamment celles de l’Autorité de la concurrence, et devrait intervenir au dernier trimestre 2019. Une forme de retour aux sources pour l’une des enseignes préférées des Français grâce à l’entrée de ce nouvel investisseur qui prône l’esprit familial et entrepreneurial de leur groupe, à l’image des fondateurs de Picard, la famille Decelle. Un caractère dont Picard Surgelés s’était éloigné en 2001 depuis sa cession par le groupe Carrefour et les passages successifs sous contrôle de différents fonds d’investissement.

Une délivrance au prix fort

Surendetté, l’actionnaire suisse Aryzta cherchait à se décharger de ses actions. Il semble que ce soit chose faite avec cette offre ferme du français Invest Group Zouari. Mais à quel prix ? Le suisse avait acquis 49 % des parts du capital de Picard en 2015 auprès du fonds d’investissement britannique Lion Capital pour 446,6 millions d’euros, avec l'option de monter ultérieurement dans le capital dans les trois à cinq années suivantes. Mais le boulanger industriel dont les titres font l’objet d’une cotation primaire sur le SIX Swiss Exchange et d’une cotation secondaire sur Euronext Dublin, s'est entre-temps heurté à de nombreux obstacles. En témoigne les difficultés avec sa marque Otis Spunkmeyer et ce, malgré une augmentation de capital et un repositionnement de ses activités. Après une recherche de repreneur qui a traîné en longueur, le groupe cède aujourd’hui ses titres pour un montant de 156 millions d’euros. Une moins-value qui serait justifiée par l’addition, au prix de vente, des dividendes (91 millions) versés par Picard en quatre ans ainsi que de la valeur des parts dont le groupe restera titulaire après la transaction.

Inès Giauffret

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