#DéfisPME, webinar organisé par Sage, donne ses conseils pour affronter la crise
L’initiative #DéfisPME revient une seconde fois avec cinq experts du recouvrement qui répondent à la thématique : "Financement en temps de crise et au-delà : Quelles solutions pour les PME ?". Alors que celles-ci représentent quasiment 99 % des sociétés en France, l’arrêt quasi-total de l’économie dû à la crise sanitaire, les a fortement impactées. C’est pourquoi, Frédéric Visnovsky, médiateur national du crédit aux entreprises à la Banque de France et secrétaire général adjoint de l’ACPR, s’exprime quant aux solutions pour préserver sa trésorerie. Selon lui, il est nécessaire d’exploiter les mesures déjà mises en place. Il faut faire prendre en charge certains coûts, à travers le chômage partiel ou encore le fonds de solidarité. La trésorerie doit être soutenue grâce aux diverses dispositifs (les PGE ou encore l’affacturage). Et surtout, il faut essayer de maîtriser les délais de paiements. Morceaux choisis des conseils des experts participants au webinar.
Aller capter l’information et se faire conseiller par les bonnes personnes
Il est essentiel de se faire accompagner et s’entourer de conseils. De nombreux correspondants TPE et PME départementaux à la Banque de France peuvent être contactés, via son site internet. Il fournit également différents contacts qui peuvent être utiles aux sociétés tels que des experts comptables ou des associations. Aussi, le site de Bercy, mis-à-jour régulièrement, informe les entreprises des différentes mesures dont elles peuvent bénéficier et les informations relatives à leur éligibilité.
Outre ces dispositifs, la principale source de financement pour une entreprise ce sont ses clients. Le défi est d’être payé en temps et en heure. Or, actuellement avec la crise sanitaire, comme le souligne Mathias Eleaume, fondateur et CEO de Clearnox, un des partenaires de Sage, "les délais de paiements explosent, il y a un vrai warning". Alors, s’entourer de logiciels de recouvrement de créance peut être une solution. Ils réalisent notamment des relances clients et permettent de garder une bonne relation avec eux.
Anticiper et agir rapidement
Les délais de paiements ne sont pas inhérents à la crise. Mais avec la pandémie, ils s’accentuent, ce qui a ou va fortement impacter la trésorerie des entreprises. Alors, il est important d’avoir de la clarté et de la visibilité sur ses impayés. Pour Thierry Gingembre, président de l’ANCR et de Saint-Louis Recouvrement, il est nécessaire de transmettre rapidement ses impayés aux professionnels du domaine. Il ajoute que "le pourcentage de succès en recouvrement tourne autour de 80-85 % quand la créance est transférée à un professionnel dans les trois mois et on tombe très vite à 20 % si on dépasse l’année". Surtout, il faut avoir conscience que chaque société fonctionne différemment, avec une disparité entre celles en B2B et en B2C. Il y a une grande "importance de l’outil en amont mais il faut trouver des solutions personnalisées en aval", ajoute Thierry Gingembre.
Diffuser la culture du cash et du recouvrement au sein de l’entreprise
Il est important pour les experts que tous les employés soient actifs concernant le recouvrement. Tous les services doivent être synchronisés et l’organisation en interne est essentielle. Pour Thierry Gingembre, Il faut "sensibiliser les équipes à ce que représente une vente au niveau juridique", les impayés, et posséder de "bons outils contractuels". Sans oublier le rôle des commerciaux dans ce domaine, qui est primordial. Vincent Boulanger directeur financier de Plastitek, ajoute qu’il faut "bien expliquer le flux et le cycle de l’argent à tous les acteurs de l’entreprise". Les salariés doivent être conscients que leur rémunération vient des clients. Alors, tout le monde doit connaître les difficultés de paiements de ces derniers.
Le rôle du DAF : accompagnement et dialogue
Les directeurs administratifs et financiers doivent accompagner tous les membres de l’entreprise. Les risques que rencontrent les DAF selon Thierry Gingembre sont doubles : l’illiquidité et le risque d’insolvabilité. L’information est ici primordiale. Pour cela, des outils en interne et des sociétés externes peuvent être utiles, notamment pour prendre des décisions quant aux crédits à accorder ou non. Certaines entreprises permettent un accompagnement personnalisé entre le client et la société qui fait appel à son service. Cédric Suir, chef de marché chez Sage considère qu’elles apportent "une visibilité sur le risque". Il y a la nécessité de partager les informations et de collaborer au cœur de l’entreprise pour bien œuvrer au recouvrement.
Malgré la situation économique et sanitaire actuelle, des dispositifs existent pour aider les PME et TPE qui se retrouvent en difficulté. Cette période permet même de tirer des enseignements. Sans oublier, qu’il faut aussi repenser le processus de recouvrement en interne et au rôle de tout un chacun pour sa bonne réussite.
Agathe Giraud