2CFinance accompagne des entrepreneurs et des fonds d’investissement, à travers ses activités de Transaction Services et de CFO de transition. Depuis ses débuts en 2008, le cabinet s’est tout autant illustré par la qualité de ses diligences que par sa connaissance de l’environnement de ses clients. Benjamin Bitton et Jacques Haccoun reviennent sur l’aventure entrepreneuriale 2CFinance qui, aujourd’hui, compte 5 associés pour une cinquantaine de collaborateurs à Paris, Aix, Nantes et prochainement Bordeaux.

Décideurs. Reconnu dans l’écosystème Tech et Digital, 2CFinance dispose de plusieurs cordes à son arc. Quelles sont-elles ?

Benjamin Bitton. Dès sa création, 2CFinance disposait de deux départements qui n’ont eu de cesse que de grandir autour de l’idée d’accompagner les entrepreneurs. Un Transaction Services dédié à l’accompagnement des opérations de haut de bilan telles que les acquisitions, les cessions, les levées de fonds, les spin-off et carve-out, à destination du small et du mid cap. Parallèlement, nous avons une activité de CFO part time et de transition, initialement au service de la Tech et du Digital, puis de plus en plus à destination d’aventures entrepreneuriales. 2CFinance a grandi au rythme de ses clients et nous en sommes fiers. Nous continuons par ailleurs de travailler avec des start-up et scale-up. Déjà par intérêt intellectuel mais aussi, pragmatiquement, car elles deviendront les licornes de demain. Ce fut le cas avec BlaBlaCar, Aramis Auto, Dataiku, Meero ou encore Qonto. Savoir prodiguer les bons conseils aux entrepreneurs à l’origination d’un projet, c’est également capitaliser sur les années à venir.

Jacques Haccoun. Sur la partie transaction services, nous travaillons essentiellement avec des fonds VC, des corporate VC et des investisseurs au sens large, français historiquement, davantage internationaux avec le temps. Alors que nous les accompagnions initialement sur des cibles hexagonales, nous menons désormais de plus en plus d’audits au Royaume-Uni, au Benelux, en Italie, en Espagne, en Allemagne mais aussi aux États-Unis et en Israël. Notre connaissance sectorielle ainsi que l’exigence de qualité de nos diligences nous ont permis de développer notre pôle transaction services ces dernières années.

"L’audit révèle la propension des dirigeants à partager l’information, à agir en toute transparence. Il prédit généralement ce que sera l’avenir du binôme entrepreneur/investisseur"

La compétence des équipes est également importante…

B. B. Oui. Tout cela est également passé par un travail de fond sur nos recrutements ainsi que la qualité de nos collaborateurs. Nous aimons l’agilité et l’innovation, l’action et l’opérationnel. D’une équipe de 4-5 personnes, nous sommes désormais une cinquantaine de professionnels, tous entrepreneurs dans l’âme. Cela s’est fait naturellement même s’il a fallu au départ identifier et attirer ces profils.

Quels sont les besoins des sociétés pour lesquelles vous œuvrez ?

J. H. Les entreprises pour lesquelles nous travaillons connaissent une forte croissance et ont besoin d’une organisation financière soutenant leur rythme. Elles sont focalisées sur leurs produits, leur technologie et leur marché. Les dirigeants s’occupent de la partie financière mais ont également besoin d’experts pour les épauler, leur ouvrir d’autres perspectives. Les fonctions support dans les entreprises de forte croissance ne sont pas toujours prioritaires, notre rôle est de leur apporter la bonne valeur ajoutée.

D’où votre positionnement…

B. B. Nous anticipons les besoins, les problématiques, les enjeux de nos clients, tout en ayant une vision globale du marché. Un auditeur qui dispose des réflexes d’un bon directeur financier va être capable de challenger les chiffres, de mettre en perspective des éléments très opérationnels. À l’inverse, pour un CFO, connaître les attentes des investisseurs c’est anticiper les exigences d’un tour de table à venir. J’aime à dire que nous sommes des entrepreneurs au service des entrepreneurs.

J. H. Les investisseurs et entrepreneurs souhaitent présenter, au-delà des agrégats financiers, les composants intrinsèques ou metrics propres à leur modèle économique.

Vous estimez donc que le conseil doit s’engager, prendre des risques ?

B. B. Nous avons pris le parti de nous engager, il faut être capable de prodiguer un avis éclairé et de pouvoir opposer un "non". Les fonds d’investissement attendent non seulement de nous un travail approfondi mais aussi des recommandations afin de soutenir la croissance future.

"Les fonds d’investissement attendent non seulement de nous un travail approfondi mais aussi des recommandations afin de soutenir la croissance future"

J. H. Dès lors que nous nous engageons, nos debriefs se doivent de comporter une part d’intangible. Investir dans une entreprise, c’est une forme de mariage avec des données chiffrées mais aussi un ressenti. L’audit révèle la propension des dirigeants à partager l’information, à agir en toute transparence. Il prédit généralement ce que sera l’avenir du binôme entrepreneur/investisseur. Les clés de notre succès résident aussi dans notre disponibilité et flexibilité. Nous sommes capables de répondre dans des délais très courts à des problématiques à forts enjeux. C’est indispensable pour nouer une relation forte avec entrepreneurs et investisseurs, sur le long terme.

Quelle est votre vision du marché du Digital ?

B. B. Les signaux sur ce marché sont très favorables avec une réelle résilience face à la crise. Innovants, agiles, les acteurs du numérique savent s’adapter quand d’autres subissent du fait de leur taille et de l’inertie qu’elle suppose.

"Une réflexion doit être menée concernant la mise en place d’un écosystème nécessaire à l’essor des IPO technologiques en France"

B. B. Oscillant entre rupture et maturité, ce marché attire de plus en plus les investisseurs. Tout en gagnant en expérience, le Digital restera dans les prochaines années, un marché en forte croissance. Les levées de fonds pour les séries B et C sont particulièrement importantes, les capitaux sont disponibles. Cependant, il faudrait continuer d’améliorer les phases amont – notamment l’amorçage – et aval. Une réflexion doit être menée concernant la mise en place d’un écosystème nécessaire à l’essor des IPO technologiques en France.

L’état d’esprit des fonds a-t-il évolué ces derniers mois ?

J. H. Auparavant, les fonds "plus classiques" se préoccupaient peu des entreprises du Digital et de la Tech. Dorénavant, de plus en plus de ces fonds disposent d’équipes dédiées au venture capital, capables d’appréhender cet écosystème.

B. B. Le marché a mûri à la suite de la crise Covid, les thèses initiales d’hyper croissance sont à présent complétées, par des exigences de profitabilité plus rapide. Cela étant, il y a une telle qualité de dossiers en France et à l’étranger que les investisseurs restent en concurrence. Le marché ne s’est pas pour autant inversé et les meilleurs dossiers sont toujours aussi disputés.

Propos recueillis par Olivia Vignaud

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