J. Revault (Factofrance) : "Si nous n’avions qu’un seul conseil à donner aux décideurs, ce serait celui d’anticiper"
Décideurs. Comment Factofrance se différencie-t-il des autres factors ?
Jean Revault. Nous sommes le seul factor qui ne soit pas lié au réseau d’un groupe bancaire. Depuis l’origine, notre cœur de métier est de répondre à l'ensemble des besoins de l'entreprise en matière de financement du cycle d'exploitation, qu'ils soient ponctuels ou structurels. Si le financement est souvent le premier service cité quand on fait appel à un factor, il ne faut pas négliger les autres aspects tels que la garantie contre l’insolvabilité client ou les services de relance et de recouvrement.
Notre vision de spécialiste nous permet d’apporter un soin particulier à nos offres. En effet, nous développons nos produits en fonction des besoins des entreprises et des secteurs d’activité. À titre d’exemple, depuis une trentaine d’années, nous avons élaboré une solution pour les acteurs du numérique avec une équipe dédiée au secteur, Factobail. En suivant de près toutes les évolutions de cet écosystème, nous pouvons les accompagner sur la mise en place de financements plus adaptés. Nos clients nous disent d’ailleurs souvent qu’ils n’ont pas l’impression de parler à un financier mais à un véritable partenaire qui connait et comprend leur métier et leurs problématiques. Cette approche nous permet également d’intervenir dans tous types de situations comme dans les phases de restructuring pour lesquelles nous avons également un département spécialisé avec une équipe dédiée.
En 2020, vous avez lancé Digifact, une plateforme de dématérialisation de documents qui simplifie l'affacturage pour les TPE-PME…
La crise sanitaire a évidemment accéléré la dématérialisation mais Digifact avait été pensé bien avant, car nous cherchions à dématérialiser ces flux, dont les volumes sont toujours importants, tout en simplifiant leur traitement pour les entreprises et notamment les plus petites.
La plateforme permet, sans aucun développement informatique pour les clients, la transmission automatisée, digitale et instantanée des créances et justificatifs associés. Elle génère simultanément les documents de cession dématérialisés à signer en ligne. Ainsi, l’utilisateur reçoit, en quelques minutes seulement, la confirmation de la validation du transfert de créances et il pourra utiliser un financement de manière autonome.
"En transformant les créances en cash, l’affacturage devient une solution de financement complémentaire"
Comment accompagnez-vous vos clients dans leur développement international ?
Nous agissons sur deux axes. Le premier concerne l’export avec Cofacrédit, notre département dédié, qui agit en matière de gestion et de financement des créances sur l’export notamment sur des problématiques de relance et de recouvrement. Pour cela, nous maîtrisons les réglementations locales et effectuons des relances multilingues sur un peu plus de cent pays.
Le second s’adresse aux groupes possédant des filiales à l’étranger qui souhaitent disposer d’une gestion centralisée et simplifiée. Comme pour l’export, nous maitrisons ces montages particulièrement complexes, en respectant les pratiques locales en matière de droit des cessions.
Dans quelle mesure l’affacturage peut-il être un soutien aux entreprises affectées par la crise sanitaire ?
La situation est particulièrement complexe en termes de visibilité. Si nous n’avions qu’un seul conseil à donner aux décideurs, ce serait celui d’anticiper. Il est important qu’ils restent attentifs à leur trésorerie disponible afin de protéger leurs capacités de financement. La reprise est devant nous et les besoins en fonds de roulement de nombreuses entreprises vont augmenter.
En transformant les créances clients en cash, l’affacturage devient une solution de financement complémentaire pour les sociétés ayant alourdi leur endettement avec les mesures de soutien. Nous travaillons aux côtés de nos clients sur leurs différents scénarios de reprise afin de mettre en place des outils adaptés pour les accompagner.
Propos recueillis par Béatrice Constans