Serial entrepreneuse, administratrice de Renault, conférencière… Catherine Barba s’est donné pour mission de se servir de son expérience pour aider les startupers, les indépendants et les freelances à faire décoller leurs business.

À ceux qui voudraient avoir la chance d’échanger avec Catherine Barba, un conseil : la relancer. "Je ne réponds jamais la première fois. Ce n’est pas que je fasse mon importante, c’est parce que si les gens ne relancent pas c’est que ce n’est pas si essentiel pour eux et donc pour moi." Il faut dire que l’entrepreneuse a un emploi du temps chargé : elle conseille les start-up dans lesquelles elle investit, a créé il y a deux ans Envi, une école destinée aux indépendants et freelances, siège au conseil d’administration de Renault, donne des conférences…

Pionnière du digital

Son domaine de prédilection : le numérique. "Je suis une pionnière du digital, une mamie du web !", s’amuse Catherine Barba, 51 ans. À sa sortie d’école de commerce, elle découvre cet écosystème qu’elle n’a jamais quitté. En 2000, elle rejoint iFrance, l’un des tout premiers hébergeurs de site internet hexagonal fondé par Marc Simoncini dont elle devient directrice générale. "J’ai eu la chance de travailler avec un grand patron et mentor, se souvient Catherine Barba. J’ai appris à regarder les business selon certains critères, à voir ce qui marchait et ce qui ne marchait pas."

La vente d’iFrance à Vivendi permet à la dirigeante d’engranger une coquette somme. Elle monte également en 2003 Cashstore, un portail dédié au cashback, puis l’agence de conseil en e-commerce Malinea, sociétés qu’elle revendra respectivement à Plebicom et Veepee. "Cela m’a donné l’assise financière pour investir." Ce qu’elle fera dès 2010. En 2015, Catherine Barba emmène sa famille vivre aux États-Unis. Ce qui lui confère un œil plus international et lui permet de se pencher sur les bonnes pratiques des différents canaux de vente au pays de l’Oncle Sam notamment grâce à l’observatoire qu’elle crée sur le sujet.

"Je suis une pionnière du digital"

Du grand groupe aux indépendants

En 2017, elle intègre le board de Renault. "Il est rare de pouvoir comprendre de l’intérieur comment les grands groupes opèrent avec les start-up. Cela m’a permis de connaître leurs attentes et leurs contraintes vis-à-vis de ces business." Elle ajoute: "Tout ce savoir que j’ai accumulé m’a donné la certitude que j’avais un rôle à jouer en investissant pour soutenir les projets ayant le potentiel d’accélérer."

Catherine Barba développe "trois thèses d’investissement". Elle investit dans les start-up qui transforment le commerce et la relation client, mais aussi dans la fintech et l’éducation. Elle est notamment business angel de la néobanque verte Green-Got et de l’école Ada Tech qui forme les femmes au métier de développeur. Elle finance également des entreprises portées par des femmes ou des équipes mixtes. "Je ne crois pas que le talent ait un sexe mais il faut créer des success stories au féminin."

Celle qui a investi dans une vingtaine d’entreprises avec des tickets moyens de 50 000 euros, a levé le pied sur les nouveaux investissements depuis la création d’Envi. "Ma mission sur Terre? Hisser la capacité de vente des indépendants à leur niveau d’expertise." Son credo? "Chercher des clients. Connaître sa cible sur le bout des doigts, savoir quel est son besoin vital et travailler sa singularité pour rester inégalable même si on venait à vous copier." Catherine Barba se plaît également à transmettre la confiance en soi. "La confiance, ce n’est pas un stock mais un flux. J’envoie de la confiance en barre aux gens avec qui je travaille." On vous le confirme.

Olivia Vignaud

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