Le départ de Carlos Tavares était prévu début 2026. Il a finalement eu lieu le 1er décembre au soir heure de Paris. L’ancien prodige de l’industrie automobile paie des résultats décevants sur de nombreux plans : management, cours de l’action, gestion des stocks ou encore parts de marché.

C’est une déflagration dans le monde des patrons de multinationales. Certes, Stellantis naviguait en eaux troubles. Certes son PDG Carlos Tavares était contesté. Mais nul ne s’attendait à un départ aussi soudain.

Une démission ?

Dimanche 1er décembre, le conseil d’administration de Stellantis a annoncé le départ de son PDG : "Le conseil d’administration de la société, réuni ce jour sous la présidence de John Elkann a accepté la démission de Carlos Tavares", annonce le communiqué officiel qui fait état de "divergences de vues". La formulation est mystérieuse. Est-ce une vraie démission ? Est-ce une mise à la porte présentée comme un départ volontaire pour garder la face et rassurer les marchés ? D’après les sources du Figaro, la seconde option prédomine. "Carlos Tavares n’a été informé de la décision à venir du conseil dont il est membre que dans la journée de samedi", décrypte le quotidien.

Le franco-portugais de 66 ans, longtemps présenté comme le meilleur patron automobile du globe, avait spectaculairement redressé PSA dès sa prise de fonction en 2014 avant de prendre les commandes de Stellantis. Rappelons que ce mastodonte possède de nombreuses marques comme Peugeot, Citroën, Fiat, Opel Jeep, Dodge, Chrysler, Lancia ou encore Vauxhall.

Chiffres alarmants, conjoncture morose

Le groupe automobile avait annoncé en septembre le lancement du "processus d’identification" du dirigeant dont le mandat devait se terminer début 2026. Tavares ne participera donc pas au choix de son successeur. Celui-ci devra faire face à de nombreux défis propres à Stellantis : l’action valait vendredi 29 novembre 12,53 euros, soit un peu moins que lors de l’introduction du groupe en Bourse (12,75 euros). En Amérique du nord, sa part de marché est passée de 7,2 % à mi-2024 contre 9,4 % un an plus tôt.

Pour les constructeurs occidentaux, la conjoncture est morose : montée en puissance des constructeurs chinois, marché européen au point mort, guerre commerciale probable, passage à l’électrique coûteux et incertain…

Le nom du successeur de Carlos Tavares sera connu au premier semestre 2025. "Dans l’intervalle, un nouveau comité exécutif temporaire, présidé par John Elkann, sera mis en place", ajoute Stellantis.

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