Dans la plupart des pays, le financement des petites et moyennes entreprises a évolué depuis la crise financière de 2008. Les banques devenues réticentes à consentir des prêts aux PME, celles-ci se tournent davantage vers des moyens alternatifs, comme le révèle l’OCDE dans son dernier tableau de bord.

Les petites et moyennes entreprises, qui représentent 99 % des firmes, font face à un ralentissement de la croissance du crédit bancaire, 1,7 % en 2017, soit un point de moins que l’année précédente. De nouveaux instruments ont éclos donc ces dernières années. L’affacturage a vu ses volumes gonfler en 2017 de 3,7 % et le crédit-bail se substitue au crédit bancaire dans de nombreux pays, reflétant une tendance de fond privilégiant l’usage plutôt que la propriété.

Le financement par capitaux rencontre un succès grandissant. La dette privée, qui a commencé à émerger après la crise, a crû de 10 % au niveau global, et de 27 % en Europe. Elle concerne principalement les PME plus matures, en phase de transition. Depuis 2015, le venture continue également de s’étendre, soutenu par les agences gouvernementales qui représentent la première source de fonds de venture en Europe, à l’instar de Bpifrance.

D’autres instruments alternatifs, comme le financement participatif, font leur apparition. La Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni forment le trio de tête de ces marchés. Les investissements de business angels ont fortement augmenté en Europe (9 %) et aux États-Unis (12,6 %). Aux premiers stades de vie des entreprises, celles-ci ont toujours du mal à accéder à des sources externes et privilégient l’autofinancement. Dans ce contexte, des innovations comme la fintech peuvent aider à pallier le manque.

Une grande disparité entre les pays

Tous les pays ne sont pourtant pas homogènes comme le démontre le Tableau de bord 2019 de l’OCDE. Dans les pays les plus affectés par la crise, les PME rencontrent toujours des difficultés à se financer, et dans les émergents, le climat économique restant difficile, l’accès au financement se détériore. Du côté des économies développées, les volumes de crédit stagnent, en partie du fait de la faible demande des entreprises qui préfèrent puiser dans leurs fonds propres ou recourir à des instruments alternatifs.

La France, qui compte environ 3,8 millions de PME, a vu les emprunts croître de plus de 4,5 % entre 2016 et 2017, pour atteindre un montant total de 244 milliards d’euros, et l’écart de taux entre les petites et grandes firmes s’est réduit. Aussi, les investissements en private equity ont augmenté de 15 %, se portant à 14,3 milliards d’euros en 2017, et touchent tous les segments.

Anne-Gabrielle Mangeret

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