Face à la crise, les Français sont prêts à se mobiliser pour relancer l’économie de l’Hexagone. Alors qu’ils saluent les pouvoirs publics et les PME pour leurs efforts depuis le début de l’épidémie de la Covid-19, ils s’attendent à une attitude plus respectueuse de la part des grandes entreprises, notamment envers leurs fournisseurs.

L’étude Opinionway pour Pytheas Capital Advisors : "Les Français et la relance de l’économie" a été dévoilée lors d’une table ronde réunissant Ludovic Sarda, président fondateur de Pythéas Capital Advisors, Pierre Pelouzet, médiateur des entreprises et Frédéric Micheau, directeur des études chez OpinionWay.

Les sacrifices auxquels les Français sont prêts pour relancer l’économie

"Les Français sont mobilisés face à la crise et ils s’attendent à plus d’efforts de la part des banques et des grandes entreprises", remarque Frédéric Micheau, directeur des études chez OpinionWay. L’étude démontre, en effet, que, pour une majorité de concitoyens, trois protagonistes ne font pas assez d’efforts pour relancer l’économie : les banques, les marchés financiers et les syndicats. Selon l’échantillon représentatif consulté, les banques et les grandes entreprises sont ceux qui devraient le plus accentuer leurs efforts dans le cadre de la relance économique, devant les marchés financiers et l'Union européenne. En revanche, les efforts des pouvoirs publics sont majoritairement salués par les sondés avec en tête les collectivités locales (pour 72 % des sondés), le gouvernement (60 %) et l’Union européenne (56 %). De même, les entreprises, PME en tête, voient leurs efforts remarqués par la population française.

Au terme de cette étude, les Français sont prêts à faire de nombreux efforts pour relancer l'économie. Report des congés (pour 49 % des sondés), travail le samedi et le soir (45 % et 37 %), cumul des emplois (37 %) ou encore suppression d’un jour férié (36 %) font partie des mesures que les citoyens seraient prêts à adopter pour relancer l’économie de l’Hexagone.

Droit du travail, transition énergétique, éthique des affaires : comment relancer l’économie autrement ?

Pour relancer l’économie, 72 % des Français veulent inventer de nouvelles méthodes prenant en compte de nouvelles dimensions telles que le bien-être, l’impact environnemental et la dimension sociale des entreprises. "Les plans de relance sont une occasion de penser l’économie autrement et d’inventer de nouvelles méthodes", souligne Frédéric Micheau.

Pour ce qui est des objectifs attendus des plans de relance de l’économie, le renforcement de notre indépendance économique, la relocalisation de notre industrie, une meilleure redistribution de la richesse dans les entreprises ou encore la décentralisation reviennent en force pour une majorité des sondés. D’un autre côté, le clivage idéologique de la société française se ressent nettement sur des axes sensibles comme l’assouplissement du code du travail, la réduction des effectifs de la fonction publique et du rôle des syndicats, l’accélération des réformes gouvernementales ou enfin l'intervention de l’État dans l'économie.

Pour relancer l’économie, 72 % des Français veulent inventer de nouvelles méthodes prenant en compte de nouvelles dimensions telles que le bien-être, l’impact environnemental et la dimension sociale des entreprises.

Le rôle des grandes entreprises dans le tissu économique du "monde d’après"

"L’ensemble des actions testées sont jugées prioritaires ou importantes pour plus de trois quarts des Français. C’est dire à quel point l’action qui doit être engagée doit être multiforme", constate Frédéric Micheau. Parmi ces actions prioritaires, la lutte contre les inégalités de salaire, le travail en partenariat avec les collectivités locales pour développer les territoires, l’aide aux fournisseurs à affronter la crise, la fixation d’objectifs chiffrés en matière de protection de l'environnement.

L’aide aux fournisseurs à affronter la crise est un poste clef pour une grande majorité des Français interrogés. Ils expriment de très fortes attentes à l’égard des grands groupes pour soutenir leurs fournisseurs. Ainsi plus de 80 % des Français estiment que les grandes entreprises n'ont pas une conduite exemplaire à l'égard de leurs fournisseurs. Ils vont plus loin encore : 89 % des personnes consultées par Opinionway estiment que c’est aux grandes entreprises d’aider leurs fournisseurs à affronter la crise en établissant des relations plus équitables avec eux (86 %), en respectant et réduisant leurs délais de paiement (84 %) et en maintenant leur niveau de commandes (85 %). "Notre société ne comprendrait plus que des relations entre grands et petits ou entre administration et petits, sur les marchés publics, ne soient pas des relations équilibrées et positives", se félicite Pierre Pelouzet, médiateur des entreprises, en réponse à ces chiffres.

"Dans un contexte de relance économique, les entreprises responsables doivent soutenir leurs fournisseurs", Ludovic Sarda, président fondateur de Pythéas Capital Advisors

"Dans un contexte de relance économique, les entreprises responsables doivent soutenir leurs fournisseurs", insiste Ludovic Sarda, président fondateur de Pythéas Capital Advisors. L’occasion pour ce dirigeant de revenir sur l’utilité de sa plateforme d’affacturage inversé collaborative, Treso2, permettant aux donneurs d’ordres d‘accompagner leurs fournisseurs en proposant le paiement anticipé de leurs factures.

L’enjeu pour ces grandes entreprises est avant tout de ne pas compromettre leur réputation. Ainsi, 81 % des sondés seraient prêts à se détourner de leurs produits et de leurs services pouvant aller jusqu’au boycott de leur marque (66 %) s’ils ne respectaient pas leurs engagements envers leurs fournisseurs. L'amorce d'un changement de perspective ?

Béatrice Constans

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