Faire basculer une multinationale du hardware vers le software et le conseil. C’est le tour de force réalisé par la dirigeante américaine qui n’a pas attendu sa nomination au poste de PDG pour faire triompher ses idées.

Octobre 2011, Sam Palmisano, à la tête d’IBM depuis 2002, annonce le nom de son successeur : Virginia Rometty. Il l’assure, elle a été choisie pour ses compétences et non dans une optique de discrimination positive visant à promouvoir les femmes. Une justification inutile puisque, quiconque connaît le parcours de la native de Chicago peut constater qu’elle est sûrement l’une des dirigeantes les plus chevronnées de la tech américaine. 

Un historique d'IBM

En 1979, une fois son diplôme d’ingénieur en génie électrique et informatique en poche, elle intègre General Motors. Après deux ans, elle poursuit son parcours chez IBM, groupe qu’elle ne quittera plus. Vente, marketing, conseil… Virginia Rometty travaille dans tous les départements de la multinationale et y occupe des fonctions de plus en plus importantes: directrice mondiale des activités de services (2005), directrice des ventes (2009), poste auquel un an plus tard elle ajoute le marketing et la stratégie.

Depuis trois ans, elle fait partie du top 10 des femmes les plus puissantes du monde

Elle fait partie des stratèges qui font pivoter le business model d’IBM du hard tech vers le software et le conseil. C’est notamment elle qui, en 2002, est la cheville ouvrière du rachat de la filiale conseil de PWC et de l’intégration de 100 000 nouveaux collaborateurs dans le groupe. Virginia Rometty fait également partie du noyau dur des dirigeants qui prennent la décision de miser sur l’IA. Son accession à la place de numéro 1 lui permet d’aller encore plus loin.

Du hardware au software 

Si elle choisit de se délester d’une grande partie de la division Serveurs, vendue au chinois Lenovo pour 2,3 milliards de dollars en 2014, elle n’hésite pas à mettre la main au portefeuille pour accompagner la montée en gamme du groupe.

2016 est une année charnière puisqu’elle accentue la présence d’IBM dans le domaine de la santé avec le lancement d’IBM Watson Health. Une division à la pointe de la technologie, bâtie à coups de milliards : achat du spécialiste de l’imagerie médicale Merge Healthcare en 2015 puis de Truven Health Analysis une année plus tard pour la bagatelle de 2,6 milliards de dollars. En parallèle, elle positionne le groupe sur la vidéo avec IBM Cloud Video, département bâti grâce à l’intégration de la société Ustream. Mais son plus gros coup, Virginia Rometty le réalise en octobre 2018 en mettant 34 milliards de dollars sur la table pour acquérir RedHat, notamment propriétaire de Linux.

Discrétion

Ces réussites ne sont pas passées inaperçues du côté de Forbes : depuis trois années consécutives, Virignia Rometty fait partie du top 10 des femmes les plus puissantes du monde. De quoi attirer l’attention des paparazzis ou de la presse people. Hélas pour eux, sa vie privée est extrêmement préservée. À peine connaît-on le nom de son époux, l’investisseur Mark Antony Rometty. Niveau passion, la dirigeante est une bonne golfeuse membre du très select Augusta national golf club (elle est la troisième femme admise dans ce cercle restreint), et une passionnée de plongée au tuba. Spot préféré : les environs de Bonita Springs en Floride où elle possède une splendide résidence dans laquelle elle devrait passer plus de temps puisque, depuis avril, c’est l’Indien Arvind Krishna qui a pris le relais à la tête de "Big Blue".

Lucas Jakubowicz

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