L’Italie, c’est la dolce vita. Art, nourriture, vin, logements accessibles… Tous les ingrédients sont réunis pour attirer les Français en quête de sérénité, en particulier les familles fortunées, qui y trouvent également leur compte sur l’aspect fiscal.
Le charme discret de l’Italie
Fermez les yeux et imaginez. Vous êtes paisiblement installé face au lac de Côme, la douceur de l’air effleure votre peau, l’odeur du café italien vous réveille, et aux alentours, des paysages appelant à la tranquillité à perte de vue. Ce cadre idyllique fait partie des nombreux charmes de l’Italie qui ont su séduire les milliers d’expatriés français. En 2023, ce sont près de 34 000 Français ayant fait ce choix de vie, en augmentation de + 1,71%[1] par rapport à l’année précédente.
Le ticket d’or
Si la Suisse, le Portugal et le Royaume-Uni attiraient les familles et jeunes entrepreneurs il y a encore quelques années, c’est aujourd’hui l’Italie qui prend la tête du classement, et de loin ! Au-delà des atouts inhérents à la localisation et à la culture, l’Italie reste le dernier pays européen à proposer la taxation forfaitaire libératoire. D’après les directives de l’État italien entrées en vigueur le 7 août 2024, l’impôt forfaitaire sur les revenus étrangers, initialement mis en place en 2017, passe de 100 000 à 200 000 euros par an, avec un supplément de 25 000 euros pour chaque membre de la famille. Si cette taxe a doublé, elle n’en reste pas moins intéressante pour les UHNWI qui, de cette façon, abandonnent l’instabilité politique de la France, tout en échappant à l’impôt italien sur les revenus de source étrangère. Un régime qui vient concurrencer la Suisse et attire outre-Manche, où l’engouement se fait ressentir même chez les Anglais.
La douceur fiscale
Signée en 1989, la convention fiscale franco-italienne en matière de succession indique que dans le cas d’une donation, si le donateur ou le défunt est résident fiscal italien au moment de la donation ou du décès, dans ce cas, et quand bien même les héritiers ou donataires sont résidents français, le droit interne français s’annule, laissant ainsi le régime italien prendre le pas, dont le taux d’impôt est de 4 % (contre 45 % en France sur le patrimoine mondial). En définitive, pour une donation à hauteur de cent millions d’euros, quatre millions d’euros seront prélevés par l’État italien. Trop beau pour être vrai ? On pourrait le croire. Et pourtant, ce dispositif n’est pas soumis à de lourdes conditions : les enfants n’ont pas l’obligation de résider en Italie, au même titre qu’il n’y a pas de durée minimale de résidence imposée pour bénéficier de ce régime. "La réalité montre que c’est finalement assez rare que les clients s’expatrient pour une courte durée. C’est une décision qui s’inscrit dans un projet de vie de long terme", précise Nicolas Cys, co-fondateur du cabinet La Tour International. Dans l’idéal, il est tout de même recommandé d’y avoir établi sa résidence fiscale depuis cinq ans afin de sécuriser sa situation auprès de l’administration fiscale française.
Marine Fleury
[1] France Diplomatie