Marché actions : bien choisir sa stratégie en 2022
Au chapitre 2022, les vaccins courront derrière les variants. Concernant Omicron, l’incertitude reste entière car, même si le vaccin est efficace contre les infections sévères, le variant est très contagieux. À court terme la situation sanitaire constitue donc un risque pour la croissance. Néanmoins, celle-ci ne devrait pas être impactée à long terme car le stock de demande inassouvie reste important.
À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles
Avec un PIB mondial ayant reculé de 3,4 % en 2020, près de la moitié de la population mondiale confinée, de nouvelles mesures de soutien se sont imposées. La dette des États s’est amplifiée, les banques centrales ont injecté des centaines de milliards d’euros et l’inflation s’est installée. Mais cette inflation représente-t-elle un risque en 2022 ? A priori non. Premièrement parce qu’en Europe, et plus particulièrement en France, l’inflation est bien plus faible qu’aux États-Unis. Ce phénomène aurait même tendance à ralentir à court terme.
"L’inflation devrait s’apaiser"
Comme l’indique Mathieu Savary, stratégiste en chef chez BCA Research, l’inflation provient d’une demande post-covid qui a augmenté brusquement, et d’une politique très accommodante des banques centrales. Cela a entraîné à la hausse les prix des matières premières mais aussi conduit à des complications logistiques et d’approvisionnement. Ces difficultés se résorbant peu à peu, l’inflation devrait s’apaiser. D’après les prévisions de Mathieu Savary, l’écart entre les capacités de production et la production réelle des entreprises se résorbera en fin d’année en Europe et aux États-Unis.
Coup de mou de la Chine ?
La locomotive chinoise a vu sa vitesse ralentir en 2021, l’emballement de la dette forçant l’État à intervenir. Cependant, selon Mathieu Savary, la montée généralisée des prix en Chine due aux coûts de l’énergie devrait rapidement se résorber en début d’année. La fin de la politique de durcissement monétaire devrait suivre, avec un regain de support à l’économie. Il faudra attendre ainsi quelques mois avant que la croissance du crédit ne se traduise par de la croissance économique. Une réaccélération de la croissance chinoise permettrait au secteur industriel d’offrir de belles performances sur le second semestre, estime Mathieu Savary, qui ajoute que le risque chinois des premiers mois de l’année représente une belle occasion d’achat. Côté européen, les actions suédoises sont attrayantes. Puisque 40 % du marché est industriel, il devrait être porté par le redémarrage chinois à partir de l’été 2022.
En France, la reprise post-covid bat son plein
Le CAC40 a dépassé la barre record des 7 000 points le 5 novembre 2021. Les stratégistes de la Société générale estiment qu’il pourrait se hisser jusqu’à 7 500 points d’ici à la fin de l’année et que "le cycle européen a encore de la marge", ajoutant que "l'inflation des coûts devrait bientôt atteindre un pic" et que "la politique de la Banque centrale européenne devrait se désynchroniser de celle de la Réserve fédérale". Actuellement, Mathieu Savary juge le marché cher. Grâce à la Chine, l’Allemagne devrait cependant surperformer dans la deuxième partie de 2022.
Clément Redon