"J’aime celui qui rêve l’impossible". S’évertuant à travailler chaque jour en repoussant ses limites, le cabinet Goethe Avocats qui tire son nom de celui du célèbre auteur allemand, est très actif sur les problématiques liées à la pandémie. Bertrand de Campredon nous parle des dossiers qui ont marqué l’année 2021.

Pourriez-vous nous parler d’un dossier qui a marqué 2021 par son originalité ou sa complexité ?  

Nous sommes intervenus dans le dossier Pierre & Vacances, sur lequel nous avons défendu plus de 3 000 copropriétaires bailleurs et investisseurs. Ce dossier nous a occupés sur toute l’année 2021 et a abouti à une issue négociée, du moins pour une très large partie de nos clients. Depuis mars 2020 en raison de la crise sanitaire, une grande partie des exploitants de résidences de tourisme ont cessé de payer ou n’ont payé que partiellement leurs loyers aux copropriétaires bailleurs. Nous avions des créances locatives de l’ordre d’une année et demie, voire deux ans. Les enjeux financiers étaient donc très importants dans un contexte économique compliqué, et nous avons mené les négociations, dans un premier temps totalement extra-judiciaires, puis, ne parvenant pas nous entendre, nous avons lancé des milliers de procédures, ce qui a abouti à un accord en fin d’année dernière.  

"Nous avons été très occupés par les questions liées à la crise sanitaire"

Quelles sont les autres typologies de dossiers qui ont marqué votre année ?  

Nous avons été très occupés par les questions liées à la crise sanitaire. Nous avons retrouvé la problématique du dossier Pierre & Vacances au niveau d’autres exploitants de résidences de tourisme. Notre cœur de métier plus classique est, d’une part, toute la gestion des baux commerciaux dans l’immobilier géré. De ce fait, nous avons traité des dossiers de renouvellement de baux commerciaux, des faillites d’exploitants, ainsi que des thématiques liées aux Ehpads et aux reconversions de bâtiments commerciaux. Nous avons également travaillé sur des actions en responsabilité pour défaut de conseil et d’information lors de la souscription de ce type d’investissements. Typiquement, au sujet du groupe Orpéa, nous sommes contre eux sur un certain nombre de sujets, telles que les questions d’investissements. Avec l’actualité autour de ce groupe, il est probable qu’il y ait des répercussions sur les investisseurs, mais en l’état, nous ne notons pas de changement.  

"La Covid a rebattu les cartes d’un certain nombre d’acteurs dans l’activité de l’immobilier géré"

Quels sont vos prochains leviers de croissance pour 2022 ? 

Nous sommes sur une croissance stable depuis plus de cinq ans. La Covid a rebattu les cartes d’un certain nombre d’acteurs dans l’activité de l’immobilier géré. Nous ne maîtrisons pas très bien la réalité de ces modifications, mais il va sûrement se passer beaucoup de choses en 2022, car la crise sanitaire a joué un rôle d’accélérateur sur des sujets qui étaient latents et problématiques dans ce secteur. Nous pouvons imaginer que notre croissance viendra de toutes les modifications contractuelles au niveau des baux, mouvements sociétaires, etc.  

Comment vous êtes-vous adaptés à la transition numérique imposée par la pandémie ?  

Nous sommes évidemment concernés par la mise en place du télétravail au sein du cabinet. Avant, la crise, je passais au moins un tiers de ma journée en salle de réunion avec des clients. Depuis, je passe mes journées en visioconférence et cela a changé notre quotidien. Cela fait des mois que je n’ai pas reçu un client dans les locaux ! Ce qu’il sera intéressant de voir par la suite, c’est si nous reviendrons au fonctionnement d’avant, mais je n’en suis pas convaincu. Nous nous sommes tous aperçus que nous gagnions beaucoup de temps. Dans le cadre du dossier Pierre & Vacances par exemple, il m’est arrivé de faire des réunions en visio avec plus de 1 000 personnes, ce qui aurait mis un temps considérable à organiser en présentiel.  

Propos recueillis par Marine Fleury 

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