27% des PME françaises ont eu une expérience à l’export au cours des cinq dernières années. Un chiffre encore trop peu élevé que les pouvoirs publics espèrent améliorer.

Pour les grandes entreprises exporter est naturel. Pour les plus petites, se lancer à l’international peut faire peur. Pourtant, le gouvernement compte notamment sur les PME pour doper le commerce extérieur de la France. Selon la première édition du baromètre Bpifrance Le Lab Au-delà des frontières : les PME et l’export, sortie en février 2024, 27 % des PME hexagonales ont eu une expérience à l’export au cours des cinq dernières années. Sur les 73 % restantes, 66 % jugent que leur activité n’est pas concernée par cette stratégie, 4 % ne voient pas l’intérêt d’exporter et 4 % n’y sont pas parvenues ou ne se sont pas encore lancées. Ainsi, 8 % d’entre elles sont identifiées par l’étude comme ayant "un potentiel à l’export". Des candidates à l’international que les pouvoirs publics entendent bien convaincre.

Boîte à outils

Interrogées sur les freins à l’exportation, les PME sans expérience se jugent trop petites pour viser d’autres pays que la France. "Il y a un effet de taille, souligne Olivier Vincent, directeur exécutif chargé des activités export de Bpifrance. Lorsqu’une PME de 30 ou 40 personnes veut exporter, c’est son dirigeant qui entreprend les démarches alors même qu’il doit aussi gérer les sujets du quotidien." Les PME ayant goûté à l’international citent, elles, les coûts de prospection élevés, la complexité administrative et les risques de délais de paiement. "Un entrepreneur qui décide d’une stratégie à l’export sort de sa zone de confort à tous les niveaux sans garantie de chiffre d’affaires immédiat, voire de chiffre d’affaires tout court", explique Olivier Vincent.

La direction de l’export de Bpifrance met tout en œuvre pour faciliter, connecter, assurer et financer les courants d’affaires des exportateurs français. Cette capacité à pouvoir assurer et financer les ventes des entreprises dans le monde reste un atout de taille pour les entrepreneurs. La banque publique propose de l’assurance export (22 milliards d’euros de couvertures assurantielles ont été émis en 2023), des crédits export structurés ainsi que des crédits pour les acheteurs et les fournisseurs. "Sur les 135000 clients de Bpifrance, un peu plus de 6 % ont utilisé un produit export de la maison", précise Olivier Vincent.

La banque publique accompagne et anime aussi son écosystème. Par exemple, "nous connectons des acheteurs étrangers avec les entreprises françaises". La préparation à l’export est également primordiale : "Nous travaillons, à la carte, avec les dirigeants sur les aspects culturels et financiers spécifiques aux différents pays."

Générer de la croissance

Si le gouvernement entend doper le nombre d’entreprises ayant des activités à l’international, c’est parce que celles-ci sont génératrices de business. Les PME exportant régulièrement ou occasionnellement ont enregistré une croissance de leur chiffre d’affaires de 1,6 % en 2023 contre une croissance quasi nulle chez les PME non exportatrices (− 0,1 %). Les premières investissent également davantage.

Par ailleurs, les PME exportatrices sont plus fréquemment innovantes (41 % contre 14 % des non-exportatrices). "Nous vivons une mondialisation effrénée, insiste Olivier Vincent. Nous sommes reconnus pour notre technicité et notre capacité à innover mais il ne faut pas penser qu’on a encore des prés carrés." Tenons-le-nous pour dit.

Olivia Vignaud

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