Altana crée Advant avec deux autres cabinets européens
Ils ont décidé de faire passer le nom de leur association avant celui de leur propre cabinet. Le français Altana, l’allemand Beiten Burkhardt et l’italien NCTM créent ensemble Advant, "une marque ombrelle" et s'appellent dorénavant Advant Altana, Advant Beiten et Advant NCTM. Signe que, pour les fondateurs, leur union s'avère plus qu’un simple réseau entre plusieurs cabinets d’avocats amis. "Advant nous permet de nous coordonner pour un meilleur alignement des pratiques et de la gestion des dossiers", explique l'associé Jean-Nicolas Soret. L’offre globale est synthétisée par trois valeurs communes : la confiance, l’excellence et l’efficience.
À eux trois, Altana, Beiten et NCTM cumulent 216 millions d’euros de chiffre d’affaires. Leurs 550 avocats et fiscalistes (dont 142 associés) exercent dans 13 bureaux dans le monde : Berlin, Bruxelles, Düsseldorf, Francfort, Hambourg, Londres, Milan, Munich, Paris, Rome Pékin, Moscou et Shanghai. "Il est tout à fait possible que de nouveaux membres de l’alliance nous rejoignent dans les prochains mois", cède Pierre Lubet qui vise notamment l’Espagne, les Pays-Bas et les pays du nord de l’Europe. Advant a la particularité de former un service uni en matière de droit civil, en opposition à la common law. La stratégie est bien de délivrer un conseil juridique en Europe continentale en intégrant les clients de toute nationalité. La nouvelle entité n’a pas vocation à s’ouvrir à des cabinets asiatiques ou africains par exemple. "Nous avons tous la même approche du droit, la même logique économique, juridique et culturelle, explique Jean-Nicolas Soret, ce qui ne nous empêche pas de négocier avec des Britanniques, des Américains ou tout autre nationalité hors de l’Europe."
Des occasions de développement sans limites
Avant de se lancer dans la création d’Advant, les trois membres fondateurs ont mûrement travaillé sur leur projet durant trois ans. Leur collaboration informelle depuis plusieurs années s’est encore récemment illustrée entre Altana et Beiten dans un dossier pour Renault lors de la signature d’une joint-venture. Ils le savent : les occasions de développement de leur activité à l’international sont sans limites. Ils ont déjà des clients en commun. La gestion des conflits d’intérêts continuera à s’effectuer uniquement au sein de chaque cabinet. Les associés d’Advant seront cependant vigilants à ne pas travailler pour un adversaire d’un des clients majeurs d’un membre de l’association. "Nous avons établi une liste de clients majeurs pour prévenir toute difficulté éventuelle, explique Jean-Nicolas Soret. Cette liste sera actualisée très régulièrement. Notre organisation en verein facilite notre coordination." Et si une entreprise travaille déjà avec un cabinet dans un des pays où Advant est présent ? "Le client est libre de son choix", sourit simplement l’associé. Un board réunissant deux associés de chaque cabinet permettra de fluidifier les échanges d’informations.
Pour Altana, créé en 2009 en pleine crise financière par des anciens de chez Orrick Rambaud Martel, la concrétisation de ce projet de longue date signe une nouvelle phase de la vie du cabinet qui a toujours réservé une part importante de son activité aux dossiers cross-border, soit pour des clients français réalisant des opérations à l’étranger, soit auprès d’entreprises internationales. Le nom "Advant" porte en lui les idées d’aller de l’avant, de continuer l’aventure, auxquelles s’ajoute celle de conquérir de nouveaux territoires. Ce qui permet à l’enseigne française de viser les trente ans d’existence comme l’affichent ses nouveaux associés, tous les deux nés en 1990.