PDG du groupe ferroviaire depuis 2016, Henri Poupart-Lafarge actait en janvier dernier le rachat de Bombardier Transport. Une fusion qui lui permet d’être aujourd’hui à la tête du numéro un de son secteur en Europe.

Chez les Poupart-Lafarge, la réussite est une affaire de famille. Petit-fils d’un polytechnicien docteur en droit, fils d’un diplômé d’HEC, Henri Poupart-Lafarge, PDG d’Alstom depuis 2016, a, lui, connu les bancs de l’X, de l’École nationale des ponts et chaussées et du prestigieux MIT. Son père, Olivier, opéra en tant que numéro deux de Bouygues, groupe qui fut ni plus ni moins actionnaire majoritaire… d’Alstom. À ce titre, le chef de clan siégeait au conseil d’administration de la société que dirige désormais son fils. Dans la famille Poupart-Lafarge, citons également le frère, Arnaud, DG de Galliance et ancien CEO de Nexans, un autre leader de l’industrie.

Retour au CAC 40

Henri Poupart-Lafarge, 52 ans, connaît très bien le secteur des transports, lui qui exerce au sein du groupe depuis 1998. Cette expérience dans le privé venait alors compléter un parcours dans le public puisque le dirigeant commence sa carrière à la Banque mondiale à Washington avant de rejoindre Bercy. Chez Alstom, il occupe des postes transverses comme celui de directeur financier ou de patron de secteur. Une expérience de la mobilité qui a valu à Henri Poupart-Lafarge d’être cité dans la presse comme potentiel successeur de Carlos Ghosn à la direction générale de Renault en 2019. Mais, point de départ pour ce discret patron qui, cette même année, était renouvelé à son poste pour quatre ans.

 La progression de la capitalisation boursière du groupe de transports lui a permis de réintégrer le CAC 40 en 2020

En 2020, la progression de la capitalisation boursière d’Alstom permet à l’entreprise de réintégrer le CAC 40, prenant ainsi la place de l’hôtelier Accor. Sa croissance pour les années à venir devrait être portée en partie par son rapprochement avec un autre spécialiste du ferroviaire, le canadien Bombardier, une fusion à 5,3 milliards d’euros définitivement sur les rails depuis janvier dernier. Grâce à elle, Alstom devient le numéro un en Europe et le numéro deux mondial de son secteur, derrière le chinois CRRC. Valeur de leur carnet de commandes post rapprochement ? 75,4 milliards d’euros.  

Plan stratégique

En juillet de cette année, Henri Poupart-Lafarge présentait son plan stratégique, une feuille de route ouvrant "un nouveau chapitre" dans l’histoire du groupe et qui répond "à l’accélération historique des besoins de mobilité durable et verte à travers le monde". "D’ici 2025, nous aurons crû significativement au-dessus du marché, explique le PDG. Nous aurons aussi défini de nouveaux standards pour la mobilité verte et intelligente, à la fois en termes de durabilité, d’innovation et de rentabilité." Pour progresser dans ces domaines, la société aux 9 500 brevets entend renforcer ses investissements en R&D (500-600 millions d’euros en 2024/2025, soit environ 3 % du chiffre d’affaires). Le tout pour rester dans la course des meilleurs de son secteur, avec comme objectif affiché un taux de croissance annuel moyen de son chiffre d’affaires supérieur à 5 % et l’extension de sa part de marché globale de 5 points de pourcentage.

Les trains à hydrogène font partie de cette politique de développement. D’abord lancés en Allemagne en 2018, les premiers modèles commencent à se faire une place en France. En avril, la SNCF commandait douze trains bi-mode électrique-hydrogènes pour 190 millions d’euros. Des succès qui prouvent qu’Henri Poupart-Lafarge est toujours sur la bonne voie.

Olivia Vignaud

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