Sur le premier trimestre 2021, SAP affiche un chiffre d’affaires de 6,35 milliards d’euros, en hausse de 2 % par rapport à 2020. Mieux encore, il dépasse son meilleur ennemi, l’américain Oracle. Notamment grâce à un virage vers le cloud.

De son siège social de Waldorf, petite ville du Bade Wurtemberg, SAP n’a pas hésité à qualifier d’"exceptionnel" son premier trimestre 2021. L’actualité du concepteur de logiciel est marquée par le lancement, en janvier, du programme "Rise with SAP", un "chemin simplifié permettant aux clients de transformer leur entreprise". SAP a déjà signé 100 contrats pour ce programme. Parmi eux, de grands comptes comme Carrefour Brazil, le constructeur allemand de voitures électriques Sono Motors, Kia Chili, le fournisseur américain de technologie médicale HillRom ou encore le groupe de distribution de produits métallurgiques Grupo Ferromax (Amérique centrale).

En juillet dernier, l’entreprise allemande a relevé ses perspectives de croissance annuelles pour la deuxième fois en 2021, sa stratégie tournée vers le cloud ayant stimulé l’activité au deuxième trimestre. SAP anticipe désormais une augmentation annuelle de 15 % à 18  % de son chiffre d’affaires provenant du cloud. "Nous constatons une forte adoption de notre portefeuille cloud par les clients qui choisissent SAP pour la transformation de leurs entreprises. Notre stratégie fonctionne", a ainsi déclaré Christian Klein, président du directoire de SAP. Le groupe a également communiqué sur de nouveaux clients gagnés, toutes offres confondues, tels que Ikea, BMW, BioNTech, Unilever, Toshiba Corporation ou encore AstraZeneca.

Séduire Google

En juin 2021, nouveau succès pour SAP avec l’annonce par Alphabet, la société mère de Google, du transfert de ses opérations financières internes d’Oracle vers le logiciel SAP. Une nouvelle qui est arrivée, coïncidence ou non, le jour même où la Cour suprême des États-Unis rendait son verdict dans la bataille juridique qui oppose Oracle et Google depuis dix ans et qui s’est soldée par la victoire de Google.

Si les chiffres annoncés par SAP semblent très bons, ils sont néanmoins à nuancer car l’année 2020 a été très difficile pour le groupe et le secteur des ERP en général en raison de l’arrêt de nombreux projets de transformation digitale au sein des entreprises à cause de la pandémie.

Selon les observateurs, une des faiblesses des résultats de SAP est à chercher du côté de son unité "Intelligent Spend" qui regroupe Ariba, Fieldglass et Concur. Une grande partie des revenus générés par cette dernière provient en effet des dépenses de voyages et des notes de frais, très fortement impactées par la crise. Quant aux revenus de Fieldglass, ils sont liés aux pourcentages pris par SAP sur les prestations externes (achat de services et personnel temporaire), activités également très impactées par la crise.

Préempter un marché porteur

Selon le rapport, intitulé "Global ERP Software Market Research Report, 2021", le marché mondial des logiciels ERP représentait 28,27 milliards de dollars en 2015 et devrait atteindre 47,26 milliards d’ici à 2022. L’Asie-Pacifique devrait être l’un des marchés les plus productifs en termes de croissance. Les logiciels ERP sur site continueraient d’avoir une part de marché plus importante, occupant plus de 50  % du marché mondial au cours de la période de prévision. Parmi les différentes fonctions, le module financier contribuerait à près d’un tiers des revenus globaux de ce secteur. Le rapport rappelle que SAP a conservé sa position de leader, suivi d’Oracle, d’Infor et de Microsoft.

Anne-Sophie David

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