Au bord du gouffre, la First Republic Bank est acquise par J.P. Morgan. 

La First Republic Bank s’inscrit sur la liste des faillites aux côtés de celles de Signature Bank et Silicon Valley Bank après la liquidation volontaire de Silvergate Bank. Partie prenante dans la reprise d’une partie des dépôts de la SVB après sa faillite, ses cours avaient chuté de près de 35% à la mi-mars. Pour éviter une hémorragie, la First Republic Bank avait reçu un support de 30 milliards de dollars de dépôts de onze grandes banques américaines parmi lesquelles J.P. Morgan, son repreneur.

Après les retraits massifs de ses clients et les mauvais résultats du premier trimestre 2023, la situation de la banque régionale s’est compliquée, reflétée par la chute vertigineuse de ses actions. Saisie par le département californien de la protection financière et de l'innovation (DFPI) pour être transférée au fonds fédéral de garantie des dépôts (FDIC), les régulateurs américains n’ont eu d’autres choix que de la céder. Faisant l’objet d’enchères lancées par les régulateurs, c’est J.P. Morgan Chase qui a été retenue parmi les concurrents dont PNC Financial Services Group et Citizens Financial Group Inc pour reprendre la First Bank.

Un sauvetage nécessaire dans le contexte actuel

Si les marchés financiers demeurent encore frileux, les autorités ont l’obligation d’en assurer la stabilité pour éviter toute contagion liée à la panique bancaire. Cette responsabilité est au cœur des politiques des autorités financières et monétaires et cet accord conclu avec J.P. Morgan pour reprendre l'essentiel des actifs de First Republic Bank, ainsi que l'ensemble des dépôts est un signal fort aux marchés. Ainsi, le président directeur général de J.P. Morgan, Jamie Dimon, affirme « Notre gouvernement nous a invités, ainsi que d'autres, à intervenir, et nous l'avons fait ».

Cet accord, qui implique aussi que les prêts de First Republic soient réévalués à la baisse, est établi pour minimiser les coûts pour le Fonds fédéral de garantie des dépôts (FDIC). Ainsi, cette opération de sauvetage, estimée à environ 13 milliards de dollars selon le fonds devra provenir des cotisations versées par les banques.

Quelles perspectives ?

Ces faillites successives surviennent dans un contexte de hausse continue des taux d’intérêt par les banques centrales pour lutter contre l’inflation. Si les publications des chiffres d’inflation font état d’un repli pour le mois d’avril que ce soit dans la zone euro ou aux États-Unis, les yeux restent rivés sur la réunion monétaire de la Fed ce mercredi 3 mai qui pourrait déboucher sur une nouvelle hausse des taux de 25 points de base.

Gladys Jeune

Newsletter Flash

Pour recevoir la newsletter du Magazine Décideurs, merci de renseigner votre mail

GUIDE ET CLASSEMENTS

> Guide 2024