Le président français s’est entouré d’une soixantaine de chefs d’entreprise lors de sa visite d’État en Chine du 5 au 7 avril dernier. Générale Energie, spécialiste des solutions performantes pour la rénovation énergétique, était de la partie. Récit.

Les voyages présidentiels sont préparés et millimétrés bien en amont des rencontres entre les chefs d’États. Ceux de leur délégation aussi. Lors de son déplacement en Chine du 5 au 7 avril dernier, Emmanuel Macron était accompagné d’une soixantaine de représentants d’entreprises, dont Danone, EDF, Veolia ou Airbus. Objectif ? Renforcer la coopération économique avec l’empire du Milieu en nouant des partenariats, alors que le pays est resté isolé plus de trois ans en raison de la pandémie. Pour ce déplacement, l’accent est mis notamment sur la transition énergétique. Parmi les sociétés représentant le secteur figure Générale Energie, spécialiste français des solutions performantes pour la rénovation énergétique des bâtiments. Comment la PME a-t-elle intégré le groupe ? Quelles étaient ses attentes ? Les objectifs ont-ils été remplis ?

Depuis sa création en 2016, Générale Energie aura réalisé près de 25 000 chantiers. L’entreprise accompagne particuliers et professionnels dans l’isolation de leur habitation ou bâtiment, l’installation de VMC ou encore de chaudières et pompes à chaleur. Avec, en ligne de mire, la diminution de leur consommation énergétique. En 2022, Générale Energie était leader sur les certificats d’économie d’énergie (C2E). 

Trouver des solutions 

Dans le sillage de la guerre en Ukraine et alors que les rénovations énergétiques commencent à être de plus en plus fréquentes, les poêles à bois s’avèrent davantage utilisés pour chauffer les maisons. Problème ? Le prix des granulés qui alimentent les poêles flambe. Entre juillet 2021 et juillet 2022, la tonne passe de 280 à 550 euros. "En commençant à chercher des solutions, nous avons vu que nous pouvions nous tourner vers les déchets, explique Nicolas Pereira, directeur général de Générale Energie. Les noyaux d’olives sont plus performants que le bois, décarbonés et émettent très peu de fumée."

C’est là que débute l’aventure algérienne pour l’entreprise. Le pays du Maghreb est le cinquième producteur d’olives au monde mais seulement le huitième producteur d’huile d’olives. Les fruits des oliviers non vendus pourrissent au pied des arbres, polluant les nappes phréatiques. Générale Energie se donne comme objectif de les valoriser en créant de l’alimentation pour le bétail algérien ainsi que des granulés pour le marché français. Pour ce faire, elle s’appuie sur un partenaire de confiance mais aussi sur Business France, l’agence nationale en charge d’aider les entreprises françaises à se développer à l’international. Le succès est au rendez-vous : après une première usine, une seconde est en construction, Générale Energie compte 140 collaborateurs au sein du pays.

S’internationaliser 

Ces projets permettent à Nicolas Pereira de rencontrer Emmanuel Macron lors d’un déplacement à Alger en août puis Élisabeth Borne à l’occasion de sa visite en octobre. "Nous allons nous appuyer sur nos équipes en Algérie pour notre développement à l’international, notamment en Afrique", précise Nicolas Pereira, qui travaille également sur son implantation à Dubaï. Cette réussite n’échappe pas à Business France. L’agence propose à l’entreprise de faire partie de la délégation française en Chine en avril 2023, et composée de sociétés qui font du business au sein de l’empire du Milieu ou aspirent à le faire. But affiché par Générale Energie dans un premier temps : sonder le marché chinois.

"Business France fait un travail formidable"

En amont, Business France "qui fait un travail formidable", insiste Nicolas Pereira, met au point des rendez-vous sur place avec des entreprises chinoises pour les chefs d’entreprise français. Les dirigeants sont également préparés à la culture du pays afin d’éviter les faux pas. Il leur faudra notamment présenter et prendre les cartes de visite à deux mains, au risque sinon, de vexer leurs interlocuteurs. 

Opportunités multiples 

Nicolas Pereira rencontre notamment une entreprise de taille importante qui fabrique des chaudières à très haut rendement et cible les nouveaux logements. Celle-ci "est trop débordée sur le neuf pour développer la rénovation mais s’avère intéressée par un partenariat, explicite-t-il. La Chine commence tout juste à travailler sur des bâtiments qui ne sont pas des passoires thermiques. Quand c’est le cas, les Chinois passent du tout au tout : de la passoire thermique au bâtiment autonome." Général Energie fait aussi la connaissance de compatriotes, comme Humight, spécialiste de l’énergie notamment dans le domaine de l’éclairage public et avec qui l’entreprise de Villeurbanne pourrait collaborer. Le voyage s’avère également l’occasion de pousser des sujets liés à l’environnement auprès des ministres présents afin d’accélérer la transition écologique.

Le marché de la rénovation énergétique chinois est gigantesque. Générale Energie, qui dégageait en 2022 71 millions d’euros de chiffre d’affaires, souhaite devenir leader dans son secteur en France tout en poussant les feux à l’étranger. L’entreprise pourrait travailler sur un hôpital et sur un projet industrie, à la suite de ces rencontres à Shanghai. "Cela ne sert à rien que la France s’améliore d’un point de vue environnemental si les autres pays ne font rien. Nous voulons jouer un rôle clé dans la transition environnementale mondiale", affirme Nicolas Pereira. Ce qui nécessite un travail de tous les jours et de (gros) coups de pouce comme ceux de Business France.

Olivia Vignaud

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