C’est Jean Tamalet, associé du cabinet King & Spalding à Paris, qui a recruté et piloté l’équipe transfrontalière d'avocats qui a œuvré pour obtenir du Danemark qu’il refuse l’extradition du défenseur de baleines Paul Watson réclamée par le Japon. Les autres avocats qui ont défendu l’homme de 74 ans étaient François Zimeray, William Bourdon, William Julié, Rachel Lindon, Marion Crecent, Emmanuel Jez, Jonas Christoffersen, Julie Stage et Finn Meinel.
King & Spalding peut se vanter d’avoir sauvé le militant écologiste Paul Watson des griffes du Japon. C’est l’associé star du cabinet Jean Tamalet qui a mis sur pied l’équipe d’avocats transfrontalière qui a planché de manière pro bono pour faire pencher le Danemark du côté du refus de l’extradition demandée par le Japon. Copenhague "sauve l’honneur de l’Europe", a réagi William Bourdon, l’un des avocats de Paul Watson. Les autres avocats mobilisés étaient François Zimeray, William Julié, Rachel Lindon, Marion Crecent, Emmanuel Jez, Jonas Christoffersen, Julie Stage et Finn Meinel.
"Nous sommes honorés d'avoir travaillé au nom de Paul Watson pour garantir sa liberté et sa protection en vertu des normes juridiques internationales", se réjouit Jean Tamalet. Il explique que "la décision du Danemark reflète l'importance de maintenir la justice lorsque les circonstances d'une affaire soulèvent des considérations procédurales et humanitaires évidentes".
King & Spalding a représenté bénévolement Paul Watson, fondateur de la Sea Shepherd, une association qui agit pour sauver les baleines, dans sa lutte contre une demande d'extradition formulée par le Japon. Paul Watson était détenu au Groenland depuis le début de l'année à la demande du Japon, "sur la base d'un mandat d'arrêt vieux de dix ans lié à des événements survenus en 2010", précise le cabinet. Le pays du Soleil levant reprochait au militant d’avoir causé dommages et blessures avec une boule puante ou des bouteilles d’acide – cela dépend des versions – qui auraient blessé un marin, au cours d’une opération lancée pour entraver l’activité d’un baleinier japonais en 2010. Le Danemark a d’ailleurs mis en avant l’ancienneté des faits pour refuser l’extradition, et l’absence de garantie selon laquelle la durée de détention de l’activiste américano-canadien au Groenland "serait intégralement déduite d’une éventuelle peine privative de liberté à laquelle Paul Watson aurait dû être condamné au Japon". William Bourdon affirme dans Le Monde que le Danemark s’en est sorti avec une agile pirouette : "Il a trouvé un argument technique astucieux pour ne pas donner satisfaction au Japon, sans l’humilier."
Le porte-parole japonais Yoshimasa Hayashi a toutefois exprimé son ressentiment : "Le Japon va continuer de traiter ce cas comme il se doit sur la base de preuves et du droit." Il affirme que son pays regrette la décision du Danemark.
Selon Le Figaro, en 2013, Paul Watson aurait, sur les quarante dernières années, coulé 11 bateaux, éperonné 10 navires, et sauvé 3 600 baleines et quelques dizaines de milliers de phoques, dauphins, thons et requins.
Anne-Laure Blouin