Rendre ludique la vapote, c’est la nouvelle fausse bonne idée pour se démarquer dans un marché de plus en plus compétitif. Entre incitation à la surconsommation de nicotine, compositions non approuvées et impact écologique désastreux, les fabricants n’hésitent pas à repousser les limites.
Smart Vape, la e-cigarette qui veut renverser la vapeur
Trois produits en un, c’est la Smart Vape, nouvelle venue sur le marché de la cigarette électronique. Vapoteuse à usage unique, elle se distingue de la concurrence avec son écran tactile et ses fonctionnalités dignes d’un smartphone modèle (encore plus) réduit.
iClope
Venue de Chine, la Smart Vape a pris son appellation de cigarette électronique très au sérieux. Au-delà des éléments de base, elle accueille un écran tactile. À l’instar d’une montre connectée, la Smart Vape permet d’écouter de la musique, de passer des appels, d’accéder aux réseaux sociaux… et même à de mini-applications de jeux ! Une particularité qui fait polémique puisque certaines d’entre elles récompensent les utilisateurs en fonction du nombre de "vapes", c’est-à-dire de bouffées inhalées. De quoi pousser à la consommation et transformer le vapotage en compétition de cours de récréation.
Comme les "puff" avant elle, ou encore la poudre énergisante Sniffy, la Smart Vape s’adresse très clairement à une clientèle jeune. Designs colorés, arômes variés et lumières clignotantes, tout y est pour en faire un véritable accessoire de mode. Le marketing ne s’y est pas trompé, bien qu’elle ne soit pas autorisée à la vente en France. Son prix, affiché à moins de 30 euros, et sa disponibilité sur des sites d’importation en ligne facilitent sa diffusion.
De quoi pousser à la consommation et transformer le vapotage en compétition de cours de récréation
Poumons et planète en danger
Si la créativité et le cynisme des concepteurs de la Smart Vape peuvent être salués, force est de constater que la santé du consommateur n’est pas leur priorité. À elle seule, la dose de nicotine contenue dans une Smart Vape dépasse de loin les normes européennes, atteignant 50 mg par millilitre, contre les 20 mg autorisés en France. Dans la zone euro, l’achat en ligne de ce type de produit non autorisé expose à des dangers, liés notamment à la batterie ou au réservoir dont la capacité dépasse souvent de plus du double celle autorisée pour une cigarette électronique classique.
Sans oublier l’impact environnemental d’une cigarette à usage unique qui embarque autant de composants électroniques. Certains pays, comme la Belgique, ont déjà interdit la Smart Vape, et la France s’apprête également à légiférer contre les cigarettes électroniques jetables.
Sasha Alliel