Le groupe de travail « Diversités, vecteur de compétitivité » de l’Association française de gestion (AFG) vient de rendre les conclusions de ses travaux consacrés à la mixité dans les sociétés de gestion. Le verdict est clair : de nets progrès doivent encore être réalisés en matière d’égalité femmes-hommes.

Un an après sa création, le groupe de travail coprésidé à l’AFG par Valérie Derambure et Dominique de Préneuf vient de publier les éléments de sa première enquête sur le sujet de la mixité au sein des sociétés de gestion. Les résultats rendus publics sont le fruit de l’analyse de données récoltées entre juillet et septembre 2020 auprès d’une quarantaine de sociétés de gestion de toutes tailles, représentant un effectif total de plus de 7 000 salariés.

Un retard énorme dans les conseils d'administration

Le premier enseignement de cette enquête révèle que 48 % des employés des sociétés de gestion répondantes sont des femmes. Un nombre satisfaisant en façade seulement car, ce léger déséquilibre s’accentue fortement si l’on s’intéresse aux métiers exercés. Si les femmes "représentent 50 % des effectifs dans les fonctions vente, marketing et communication, elles ne sont que 41 % à occuper des fonctions de direction, et 30 % à figurer parmi les professionnels de l’investissement", regrette l’enquête. Plus précisément, les comités exécutifs et conseils d’administration sont encore loin du compte en matière de mixité, surtout au sein des plus petites structures. Dans les sociétés de gestion de plus de 150 salariés, les femmes ne représentent que 40 % des effectifs des comités exécutifs. Ce nombre tombe à 23 % dans les entreprises de taille plus modeste. Et le constat est encore plus alarmant dans les conseils d’administration où 29 % des membres sont des femmes dans les groupes de plus de 150 salariés, contre seulement 14 % dans les autres.

La mixité, un outil pour le recrutement

Derrière ces constats amères pointe cependant un réel motif d’espoir. En effet, selon l’étude, la mixité est perçue comme une valeur ajoutée pour l’entreprise. "Un impact positif de la mixité des équipes de direction est perçu ou attendu sur de nombreux points : l’organisation interne (pour 71 % des répondants), l’attractivité auprès des recrues potentielles (62 %) ou la gestion des conflits (55 %)." De plus, l’étude révèle que la mixité contribuerait à attirer et conserver les talents. La prise de conscience d’un nécessaire investissement pour plus de mixité paraît donc acquise. Reste à transformer une conviction en actes. Gageons que la prochaine étude de l’AFG sur ce sujet permettra de mesurer ces progrès.

S.V.

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